Jacques Offenbach est indissociable de l’esprit du Second Empire. Humour et dynamisme sont la recette du succès de ses opérettes. Un grain de folie aussi, encore savoureux aujourd’hui.
Violoncelliste de formation, Offenbach crée son propre théâtre afin de faire jouer ses œuvres.
Offenbach n’est pas seulement compositeur, il joue aussi du violoncelle – quelques œuvres en témoignent, dont un concerto virtuose, dans un style complètement différent de ses opérettes à venir. Son parcours musical commence en Allemagne, où il naît en 1819. Son père le présente au Conservatoire de Paris, alors dirigé par Cherubini. Mais le jeune Jacques n’est pas un enfant scolaire et il quitte l’institution au bout d’un an. Il devient violoncelliste à l’Opéra-Comique, ce qui lui permet de se familiariser avec le répertoire lyrique. Il aime faire des farces, ce qui n’est pas toujours du goût de ses collègues, et se fait plusieurs fois sanctionné par le retrait de sa paye. Il développe encore sa connaissance de la scène en travaillant pendant cinq ans à la Comédie Française. Il y dirige l’orchestre pendant les intermèdes musicaux… et observe beaucoup le reste du temps. Offenbach compose, aussi. Mais aucun directeur de théâtre parisien n’accepte de le mettre à l’affiche. Offenbach prend alors les choses en main. En 1855, il installe à ses frais un petit théâtre sur les Champs-Elysées : les “Bouffes parisiens”. C’est l’année de l’Exposition Universelle. Le public est curieux, et ses opérettes remportent un succès. Rossini le surnomme même « le petit Mozart des Champs-Elysées » !
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Les opérettes d’Offenbach remporte un énorme succès à Paris pendant tout le Second Empire.
L’hiver venu, Offenbach déménage sa petite entreprise dans le 2ème arrondissement. Orphée aux Enfers y soulève l’enthousiasme général. Même Napoléon III salue le talent d’Offenbach ! Pourtant l’opérette tourne en dérision les puissants du régime, à travers les dieux de l’Olympe. Mais l’Empereur est beau joueur. L’Antiquité servira d’ailleurs à nouveau de trame de fond pour une autre opérette six ans plus tard : La Belle Hélène. L’œuvre sera reprise dans toute l’Europe. Ainsi s’affirme le tandem avec les librettistes Meilhac et Halévy. S’ensuivront La Vie parisienne, La Grande duchesse de Gerolstein, et La Périchole. Les opérettes d’Offenbach s’inscrivent dans l’esprit du Second Empire, période opulente qui favorise le divertissement léger. Mais en 1870, la guerre contre la Prusse entraîne la chute du régime. Offenbach, d’origine allemande, est montré du doigt. Après un séjour en Angleterre, il rentre en France où il prend la direction du Théâtre de la Gaîté. Le succès revient. Alors qu’il avait jusque-là consacré presque toute sa production au genre bouffe, il renoue avec l’opéra “sérieux” dans Les Contes d’Hoffmann. Offenbach meurt en 1880, quelques mois avant la création triomphale de cet ultime ouvrage.
Sixtine de Gournay
1) Orphée aux Enfers, Cancan, galop infernal (China National Grand Theatre Music, dir. Lorin Maazel)
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2) Les Contes d’Hoffmann, la Barcarolle (Stéphanie d’Oustrac, Anne-Sofie von Otter, dir. Marc Minkowski)
3) La Belle Hélène, Ouverture (Portland Youth Philharmonic Alumni Orchestra)
4) La Périchole, « Ah quel dîner je viens de faire » (Anne-Sofie von Otter, dir. Marc Minkowski)
5) La Grande duchesse de Gérolstein, « J’aime les militaires » (Dame Felicity Lott)