Pianiste passionné par l’opéra, Weber connaît un immense succès avec Der Freischütz. Il a 35 ans, et il ne lui reste que 5 ans à vivre. Ses ouvertures et son talent d’orchestrateur lui survivront à travers la génération suivante, de Berlioz à Wagner.
Les Ouvertures de Weber sont liées au reste de l’opéra par leur matériau thématique
La scène a toujours été le quotidien de Weber. Enfant d’abord, lorsqu’il suit la troupe de théâtre de ses parents. Puis jeune adulte, lorsqu’il mène une carrière de pianiste compositeur virtuose. Pour se fixer, il accepte des postes de secrétaire ou de maître de chapelle. Mais sa passion, c’est l’opéra – toujours la scène ! En 1813, il obtient la direction de l’Opéra allemand de Prague, et continue de composer. Après quelques essais mitigés, le succès vient enfin en 1821 avec Der Freischütz. Euryanthe et Obéron viennent confirmer cette gloire nouvelle, avant que le compositeur ne succombe à la tuberculose en 1826. Mais Weber laisse son empreinte sur l’opéra, et pas seulement pour ses talents d’orchestrateur. Sous sa plume, l’ouverture prend une importance nouvelle. Elle n’est plus détachée de l’action, mais en devient au contraire une sorte de résumé puisque le spectateur y entend les principaux thèmes qui sillonneront l’ouvrage. Les compositeurs ultérieurs reprendront le procédé, dont Wagner s’inspirera pour ses leitmotivs.
A lire aussi
Compositeur romantique, Weber marque profondément les musiciens de la « génération 1810 »
Elève de Michael Haydn, admirateur de Mozart avec lequel il partage un attrait certain pour la clarinette, Weber n’en est pas moins homme de son temps. Certes, il remet peu en question les formes classique héritées de ses aînés, contrairement à Liszt ou Schumann, cette « génération 1810 » qui arrive après lui. Mais son langage musical est romantique, comme le sujet de ses opéras. L’insertion du fantastique (Der Freischütz), l’attrait pour Shakespeare (Obéron), l’héroïne incomprise (Euryanthe), voilà des thèmes que Weber partage avec d’autres compositeurs romantiques, notamment Berlioz. Celui-ci rendra d’ailleurs hommage à Weber en orchestrant son Invitation à la danse, écrite initialement pour le piano et renommée « à la valse » au passage par Berlioz.
Sixtine de Gournay
1) L’invitation à la valse – Ballet Le Spectre de la rose (Manuel Legris et Claude de Vulpian)
A lire aussi
2) Ouverture du Freischütz (SWR Symphonieorchester dirigé par Christoph Eschenbach à Stuttgart)
3) Concerto pour clarinette n°1, Final (Andreas Ottensamer, Berliner Philharmoniker, dir. Mariss Jansons)
A lire aussi
4) Ouverture d’Oberon (Bernard Haitink au Royal Opera House de Covent Garden)
A lire aussi
5) Quinette pour clarinette et cordes (Fabio di Casola, au Festival d’Allegra)