Yvelines : Les premiers radars pour lutter contre la pollution sonore en expérimentation

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Le gouvernement veut s’attaquer à un fléau des villes et des villages, la pollution sonore. Dans son viseur : les véhicules trop bruyants, surtout les deux-roues. Les premiers radars sonores sont installés dans les Yvelines ce 4 janvier 2022.

Bruit : 10 millions de Français sont exposés à des seuils supérieurs aux seuils autorisés

L’expérimentation commence dans la vallée de Chevreuse, à la sortie de Saint-Lambert-des-Bois, sur la route départementale 46. Jean-Noël Barrot est le député Modem de la circonscription, explique que l’endroit est connu, surnommé « la route des 17 tournants », et va du plateau jusqu’au fond de la vallée de Chevreuse : « il y a une très forte circulation des deux-roues au printemps et en été ». 7 villes, dont Paris, Toulouse et Nice ont posé leur candidature pour tester ces radars sonores sur des routes proches des habitations où la vitesse est limitée à 50 km/h. Le ministère de l’environnement a recruté 3 sociétés pour développer des prototypes telles que Bruitparif. Sa directrice Fanny Mietlicki indique que le premier radar est installé sur un mât, « à 4 à 5 mètres de hauteur », et que s’il y a des capteurs sonores, il y a aussi une caméra embarquée pour prendre en photo la plaque d’immatriculation des véhicules dépassant le seuil sonore. Et si le seuil est dépassé, ce sera 135 euros d’amende. Les premières verbalisations devraient commencer à la fin de l’année.

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Troubles du sommeil, dépression, diabète, les pathologies liées au bruit sont nombreuses

L’enjeu est environnemental et sanitaire selon la présidente du Conseil national du bruit et députée des Hauts-de-Seine Laurianne Rossi : « le bruit représente 160 milliards d’euros par an de dépenses de santé et de pertes d’activité et de croissance ». Près de 10 millions de Français sont exposés à des seuils supérieurs aux seuils autorisés, ce qui peut entraîner des troubles du sommeil, de la dépression, des problèmes cardio-vasculaires, du diabète, voire des AVC. Elle regrette qu’un contrôle en amont ne soit pas fait sur les deux-roues afin de sortir de la circulation les plus bruyants, ceux qui ont été trafiqués, débridés pour aller plus vite. Une directive européenne impose pourtant ce contrôle technique. « Le gouvernement devait l’appliquer au 1er janvier 2022 », assure Tony Renucci, directeur général de l’association Respire, « or le décret pris cet été évoquait le 1er janvier 2023, et suite à la pression des motards, il a été annulé en personne par le président de la République Emmanuel Macron au motif de ne pas embêter les Français ». L’association Respire a donc saisi le Conseil d’Etat, qui devrait rendre sa décision sur le fond avant l’été.

Laurie-Anne Toulemont

 

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