Surpêche : La situation en Méditerranée inquiète

D’après le rapport annuel de l’Institut Français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), plus de la moitié des poissons pêchés dans les eaux françaises proviennent de stocks gérés durablement. La situation s’améliore d’années en années mais cache néanmoins d’importantes disparités, notamment en Méditerranée.

Méditerranée : « 3/4 des espèces de poissons sont surexploitées » affirme Yunne Shin

L’Ifremer estime à 60% le taux de débarquements provenant de stocks non surpêchés, ce chiffre est en net progrès par rapport à l’année 2019 (49%). Cette amélioration est encore plus notable sur le long terme, car la proportion de poissons venants de stocks gérés durablement est quatre fois plus élevée qu’il y a vingt ans. Alain Biseau, biologiste des pêches à l’IFREMER, déclare voir « une amélioration de l’état des populations qui font l’objet de captures par la pêche française ».

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Si la situation s’améliore, il reste tout de même 21% des captures issues de stocks surpêchés. Pour certaines espèces, la situation est même catastrophique. C’est le cas du merlu en Méditerranée. Yunne Shin, chercheuse à l’Institut de Recherche pour le Développement évoque « un état d’effondrement pour le merlu » dont « le stock va très mal et n’a pas le temps de se reproduire ». Elle dénonce « un taux d’exploitation cinq fois supérieur au seuil acceptable pour qu’il soit en bon état ». La Méditerranée reste le théâtre de nombreux excès en terme de surpêche avec « une surexploitation généralisée, les 3/4 des populations de poissons sont surexploitées ».

 

La commission européenne espère une réduction de 30% de la pêche d’ici 2025

La surexploitation des espèces est explicable selon plusieurs facteurs, tout d’abord le manque de mesures de contrôle de la pêche ces dernières années sur le territoire, mais également une fréquentation trop importante de bateaux (tourisme, transport …) qui favorisent la pollution dans une mer semi-fermée. La Méditerranée est aussi le réceptacle des bassins versants des pays littoraux dont la population a doublé depuis 1970, ce qui fait de cette mer un des hotspots du réchauffement climatique, avec « des eaux qui se réchauffent deux à trois fois plus vite que le reste du monde » selon Yunne Shin.

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Pour tenter d’inverser la tendance, un plan de gestion mis en place par la commission européenne prévoit la baisse du nombre de jours passés en mer, avec pour objectif de réduire l’effort de pêche de 30% d’ici 2025.

Baptiste Gaborit

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