Santé : Quand des têtards fluos révèlent les perturbateurs endocriniens

Watchfrog

C’est au Genopole d’Evry-Courcouronnes, au sud de Paris dans un laboratoire où des têtards et des larves fluos révèlent la présence de perturbateurs endocriniens. De quoi faire la lumière sur ces substances chimiques qui peuvent causer cancers, malformations congénitales, infertilité et maladies thyroïdiennes.

Des analyses pour des clients qui restent souvent très confidentielles

Nous sommes dans les locaux de la start-up Watchfrog  avec son directeur Grégory Lemkine : « La perturbation endocrinienne, c’est la façon dont l’environnement et les polluants peuvent perturber nos équilibres hormonaux. Et donc, pour évaluer ça, il faut un organisme endocrinien. Cela veut dire faire de l’expérimentation animale. Je ne voulais pas sacrifier des rats donc on a développé des méthodes alternatives qui permettent d’avoir une mesure sur un organisme entier sans faire appel à ces animaux de laboratoire ». La solution s’appelle donc xénope. « C’est une espèce de grenouille d’Afrique du Sud qui a pour particularité de produire plusieurs centaines à plusieurs milliers d’œufs par femelles. Des œufs qui deviennent ensuite des têtards » affirme Grégory Lemkine. Dans la pièce d’à côté, il y a des grenouilles entre le gris-vert, au ventre blanc rebondi. Ici, il fait plus frais, c’est plus calme aussi. L’objectif principal ce sont les conditions de reproduction optimales. Selon Benoît Salinier, responsable de productions au laboratoire Watchfrog : « les grenouilles existantes ont vraiment besoin d’avoir un environnement le moins stressant possible. On évite donc tout mouvement de choc. Il faut tenter d’introduire nos mains dans les aquariums le plus vite possible. » Dans les gênes de ces grenouilles, on va ensuite injecter une protéine fluorescente qui va révéler la présence des perturbateurs endocriniens.

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Selon Gregory Lemkine : « on travaille pour des industriels. Nous nous sommes là pour générer des données qui sont ensuite transmises aux autorités. C’est les autorités qui arbitrent sur le fait que ce sont des perturbateurs endocriniens ou pas ». Ce sont donc des analyses pour des clients qui restent souvent très confidentielles. Le laboratoire élève aussi des poissons, où grâce aux larves transparentes, on peut observer les perturbations cette fois-ci au niveau des œstrogènes. Des analyses pour des clients qui restent souvent très confidentielles. Elles concernent des composés de cosmétiques, de jouets, de produits en contact avec les aliments et bien sûr les pesticides.

Laurie-Anne Toulemont

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