Pollution : La Fast Fashion, la mode à bas prix, sur le banc des accusés

C’est ce que l’on appelle la Fast Fashion, la mode à bas prix et qui se caractérise par un renouvellement très rapide des collections. Plusieurs ONG, dans un rapport publié cette semaine, l’ont rebaptisée Fossil Fashion à cause de son utilisation effrénée de fibres synthétiques dont l’impact sur l’environnement ne cesse de grandir.

La production de fibres synthétiques représente 1,35% de la consommation mondiale de pétrole

Ces 20 dernières années, l’utilisation des fibres synthétiques a doublé dans l’industrie de la mode, qui représente désormais 70% du marché mondial du polyester. Muriel Papin, déléguée générale de l’ONG No Plastic in My Sea qui a participé au rapport publié cette semaine explique qu’ « il faut avoir en tête que le synthétique est très proche du plastique ».

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Résultat, la production de fibres synthétiques représente aujourd’hui 1,35% de la consommation mondiale de pétrole, davantage qu’un pays comme l’Espagne ! Ces fibres ont aussi un impact majeur sur l’environnement car elles se retrouvent dans les océans. Ces microplastiques inférieurs à 5 mm ne se dégradent pas mais continuent à se fragmenter. On en trouve partout : dans les échantillons prélevés dans l’océan Arctique, les microplastiques provenaient à 92% de fibres synthétiques. Ils sont également présents sur terre, au sommet de l’Everest ou des glaciers alpins, transportés par le vent mais aussi la pluie.

 

Nelly Pons, auteur d’Océan Plastique, explique qu’on a trouvé des nanoplastiques dans des placentas de bébés à naître

Ces microplastiques, on les ingère, ou on les inhale, avec quelles conséquences sanitaires ? Nelly Pons vient de publier le livre Océan Plastique aux éditions Actes Sud. Après avoir enquêté pendant 3 ans sur cette pollution : « le plastique va se fragmenter à l’échelle nanométrique. Il a la capacité de franchir toutes les parois des organes. On a retrouvé des plastiques dans les placentas de bébés à naître ».

 

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La France sera le premier pays au monde à imposer dès 2025 des filtres à microplastiques sur les machines à laver, mais ça ne suffira pas, il faut agir à la source et dans ce cas précis se tourner vers d’autres fibres et réduire sa consommation de vêtements selon Nelly Pons. La Commission européenne a  lancé en ce début d’année une stratégie pour des textiles durables avec dans le cadre du green deal a venir peut être des investissements pour dans les processus de production, les nouveaux matériaux et des objectifs de réutilisation et de recyclage des vêtements.

Baptiste Gaborit

 

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