Pollution de l’air : 1 décès sur 5 dans le monde serait lié aux énergies fossiles

D’après une étude publiée par des chercheurs de l’université de Harvard, 1 décès sur 5 dans le monde serait lié à la pollution de l’air provoquée par les énergies fossiles, soit près de 9 millions de morts prématurées chaque année. C’est le double de l’estimation actuelle retenue par les autorités sanitaires…

L’OMS retient seulement 4 200 000 décès liés à la pollution de l’air

En France, d’après l’étude en question, 100 000 décès prématurés sont à attribuer chaque année à la pollution atmosphérique, plus du double du chiffre officiel de 48 000 morts retenu jusque-là par Santé Publique France. Et, fait qui peut encore minimiser l’impact réel de la pollution sur notre santé, les chercheurs ne se sont intéressés qu’aux particules fines issues de la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole, diesel) mais pas aux autres, comme les particules issues du chauffage au bois. Eloise Marais, spécialiste de la composition atmosphérique et professeure à l’University College London est l’une des auteurs de cette étude, elle précise à ce sujet que « si vous ajoutez les autres sources de pollution, le nombre de morts serait bien plus élevé que l’estimation actuelle. Cette étude suggère que nous avons sous-estimé jusque-là la mortalité liée à la pollution de l’air ».

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Alors que l’OMS retient 4 200 000 décès prématurés liés à la pollution de l’air, les auteurs arrivent aux au chiffre de 8 700 000 décès, soit 1 décès sur 5 dans le monde. Mais comment expliquer un tel écart ? Les chercheurs ont utilisé un nouveau modèle de transfert de la pollution dans l’atmosphère et ont intégré les dernières données sanitaires de l’impact de la pollution, ce qui a permis, d’après Eloise Marais, « de constater que les effets sur la mortalité sont bien plus importants que ce que l’on pensait ».

 

Un quart des victimes de la pollution de l’air viennent de Chine

L’étude est jugée sérieuse par Cathy Clairbeaux, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de la pollution de l’air. Elle salue le fait que l’étude se concentre sur les particules fines issues des énergies fossiles, dont on sait aujourd’hui qu’elles sont bien plus nocives que les autres : « on connaît de mieux en mieux les compositions des particules et donc leur impact sur la santé, ces particules des énergies fossiles sont plus difficiles à digérer sans impact par l’organisme ».

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Les auteurs soulignent tout de même que la pollution a tendance à baisser depuis 2012, notamment en Chine, ce qui entraîne une baisse du nombre de décès. Pourtant, la Chine concentre toujours plus d’un quart des victimes. La conclusion des auteurs de l’étude est la suivante : la combustion des énergies fossiles n’est pas seulement un problème pour le climat, c’est aussi un problème majeur de santé publique.

Baptiste Gaborit

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