Néonicotinoïdes : la filière betterave promet de ne pas abuser de la dérogation

Les députés examinent en ce moment en commission le projet de loi qui autorise de nouveau par dérogation l’utilisation des néonicotinoïdes par les producteurs de betteraves-sucrières. Un projet du gouvernement qui vise à sauver une filière qui emploie 46 000 personnes en France.

Les professionnels de la betterave sucrière ont promis de ne pas abuser de la dérogation

Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes en 2018 (ces insecticides considérés comme nocifs pour les abeilles) la filière betterave n’a toujours pas mis en place d’alternative suffisamment efficace et rentable pour s’en passer, surtout en cas d’invasion de pucerons verts qui provoquent la jaunisse des betterave-sucrières, comme cela a été le cas cette année, après un hiver doux et un printemps chaud. La décision du gouvernement de faire exceptionnellement fi des mesures de protection de l’environnement a provoqué une levée de boucliers jusque dans les rangs des députés de la majorité.

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Les débats s’annoncent donc houleux lors du passage du Projet de loi en 1er lecture à l’assemblée le 5 octobre prochain. Alors pour calmer le jeu, les professionnels de la betterave-sucrière veulent montrer patte blanche : ils ont présenté hier au ministre de l’Agriculture leurs plans afin de démontrer que la filière ne va pas abuser de cette dérogation. C’était d’ailleurs une demande du gouvernement : que la filière passe enfin à la vitesse supérieure afin de ne plus être dépendante des néonicotinoïdes. Elle promet d’aller très vite : Dès 2023, elle entend appliquer toute une série d’expérimentations faites en partenariat avec l’Inraé, l’institut de référence en matière d’agroécologie.

 

Les producteurs de betterave sucrière veulent limiter les pertes à 6% maximum

Même si la transition devient possible sur toute la filière, les producteurs de betteraves-sucrières pose toutefois une limite à la perte de rendement éventuelle. Alexandre Quillet, président de l’Institut technique de la betterave, explique que « ce qu’on cherche à faire c’est que l’année 2020 ne se reproduise pas. Pour une année qui sera terrible, nous voudrions arriver à maintenir à un potentiel de perte d’environ 2, 4, 6 % au niveau national…maximum, maximum ! ».

 

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En attendant cette inespérée transition et s’ils obtiennent le droit d’avoir de nouveau recours aux néonicotinoïdes jusqu’en 2023, les producteurs de betteraves-sucrières se sont engagés à diminuer de 25% l’utilisation de cet insecticide. Pour soutenir le programme de recherche de la filière de la betterave-sucrière, le gouvernement a d’ailleurs revu à la hausse l’allocation de l’Etat : 7 au lieu de 5 millions d’euros de subventions publiques. A cela s’ajoute le financement de l’Inraé et surtout de la filière elle-même, pour un budget total de 20 millions d’euros sur trois ans.

Ecoutez 3 minutes pour la planète de Laurie-Anne Toulemont

 

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