Fin d’année 2019, une coalition rassemblant plusieurs ONG de défense des animaux, baptisée Rewild, avait racheté le zoo de Pont-Scorff dans le Morbihan, avec pour objectif de relâcher les animaux sauvages dans la nature. Le zoo vient d’être placé en liquidation judiciaire.
Rewild avait collecté 743 000 euros pour reprendre la majorité du capital du zoo
Le collectif à l’origine de l’achat du zoo, Rewild, avait réussi à collecter 700 000 euros grâce à une campagne de financement participatif, mais depuis, les soucis et les conflits se sont accumulés. Selon Lamya Essemlali, vice présidente de l’association Rewild, « les problèmes ont été amplifiés par une mauvaise gestion, des défauts de paiements de loyers et des défauts d’assurance ont entraînés la liquidation (…) il y avait des dettes dont je n’avais pas connaissance ».
A lire aussi
Rewild avait installé Jérôme Pendu à la tête du zoo, à l’origine associé, mais avec qui l’association est aujourd’hui en conflit, lui reprochant sa gestion. Le gérant accuse de son côté Lamya Essemlali et l’ONG Sea Sheperd dont elle est la présidente, de l’avoir obligé à déposer le bilan pour effacer la dette du parc et pouvoir le reprendre ensuite. Sea Sheperd formulera dans les prochains jours une offre de reprise en son nom propre pour un projet toujours inchangé : « l’objectif unique est que les promesses faites par Rewild soient tenues, c’est à dire la réhabilitation et la sanctuarisation des animaux » affirme Lamya Essemlali.
Zoo de Pont-Scorff : Des projets de réintroduction des animaux complexes et périlleux
L’objectif premier est donc de réintroduire dans la nature ou en sanctuaire les animaux déjà présents dans le zoo pour accueillir les animaux sauvages issus des trafics pour eux aussi les réintroduire. Ces projets de réintroduction en milieu naturel continuent de susciter des interrogations, ces réintroductions sont possibles mais compliquées et les procédures sont complexes. Le processus est encore plus périlleux pour les animaux nés en captivité : « lorsque l’on fait une réintroduction, on sélectionne génétiquement les individus pour qu’ils aient une progéniture, et c’est ces animaux qui seraient potentiellement à réintroduire (…) les petits seront élevés de façon à ce qu’ils aient le moins possible de contacts avec l’homme à ce qu’ils puissent rechercher leur nourriture dans le milieu naturel » d’après Sandrine Silhol, responsable du parc zoologique des Sables d’Olonne en Vendée.
A lire aussi
Lamya Essemli reconnaît que ces procédures sont complexes et que les animaux sont choisis au cas-par-cas, mais qu’avec de la volonté et des moyens, un maximum de réintroduction sera possible. Les candidats ont jusqu’au 30 avril pour déposer leur offre de reprise du zoo de Pont-Scorff.
Baptiste Gaborit