La loi contre la maltraitance animale arrive ce jeudi 30 septembre au Sénat. Texte adopté à la quasi-unanimité en janvier dernier par l’assemblée nationale. Plusieurs mesures ont été rétorquées la semaine dernière en commission par les sénateurs.
100 000 animaux de compagnie sont abandonnés chaque année en France
Ce texte devait être un premier pas historique pour la condition animale en luttant d’abord contre les abandons des animaux de compagnie au nombre de 100 000 chaque année en France, un record en Europe. La loi prévoit la remise d’un certificat de connaissance lors de l’achat d’un animal. Les sénateurs veulent ajouter un délai de réflexion de 7 jours pour responsabiliser les acheteurs. Les sénateurs sont pourtant revenus sur l’interdiction de la vente d’animaux de compagnie dans les animaleries et sur Internet comme l’assemblée l’avait voté.
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Anne Chain-Larché, rapporteur du texte et sénatrice chez les républicains affirme que, « les animaleries vendent 20 000 chiens et chats par an. Ces chiens sont tous identifiés, tous vaccinés. Les animaleries n’ont aucun intérêt à ternir leur image. Cela veut dire que demain tout va basculer sur internet, tout va devenir incontrôlable, illicite et il y aura de nombreux trafics d’animaux ». En contrepartie, les sénateurs ont voté en commission une mise à jour régulière des réglementations. Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, annonçait ce matin dans les colonnes du Parisien, que tous les sites internet devront contrôler l’identification des animaux vendus pour lutter contre les trafics.
« Les fourrières euthanasient des centaines de milliers d’animaux en très bonne santé tous les ans »
Selon Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA, « l’achat impulsif sur internet est l’une des causes majeures de l’abandon. On va importer des animaux pour les animaleries de pays où la réglementation, en terme de protection animale, est beaucoup moins contraignante que la nôtre. En parallèle, les fourrières euthanasient des centaines de milliers d’animaux en très bonne santé tous les ans ». Autre mesure forte qui avait été votée par l’assemblée, l’interdiction progressive des animaux sauvages captifs dans les cirques itinérants. Le Sénat veut revenir dessus puisque les interdictions seraient déterminées par arrêtés, après consultation d’un comité spécialisé selon Anne Chain Larché « On donne la possibilité à la ministre de prendre la décision par un arrêté, suite à l’avis qui pourrait être donné par ce comité spécialisé sur les animaux. Ce comité serait composé d’ONG, de vétérinaires, de membres du ministère… ».
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Il n’y aura plus non plus d’interdiction pour les dauphins et les orques dans les delphinariums. Là aussi les associations ne décolèrent pas Muriel Arnal, présidente de One Voice trouve cela scandaleux, « on a déjà des conseils spécialisés, on sait qu’il manque des experts concernant ces animaux. 23 pays en Europe ont légiféré sur cette question des animaux sauvages captifs. En France, on va continuer de laisser faire ». Muriel Arnal est avec d’autres associations de défense des animaux cet après-midi devant le Sénat pour manifester. Le texte est examiné jusqu’à ce vendredi 1er octobre.
Baptiste Gaborit