Les élections municipales auront lieu dans trois semaines. L’écologie est une thématique est au cœur des programmes électoraux. Mais certains ont décidé de ne pas attendre les politiques pour agir.
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Des potagers partagés pour apprendre l’agriculture aux enfants
A Suresnes, commune de 50.000 habitants en proche banlieue parisienne, les habitants ont lancé leur propre transition écologique. Il y a un peu plus de 10 ans, ils ont constitué une association dans le quartier du Mont-Valérien, appelée Liberté Mont-Valérien et depuis, ils multiplient les projets comme des jardins partagés au pied d’une résidence. « On a 15 parcelles individuelles et des parties collectives entretenues par l’ensemble des adhérents », précise Sylvie Melo, référente « agriculture urbaine » de l’association.
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« Le jardin partagé nous a permis de nous connaitre entre voisins. J’aimerais que les gens se rencontrent un peu plus dans tout le quartier », souhaite-t-elle par ailleurs. L’initiative de l’association concerne aussi le groupe scolaire des Cottages, situé à quelques minutes à pied de l’immeuble. Le collectif, en lien avec l’équipe éducative, vient d’y créer des jardins potagers partagés. « Cela sensibilise les enfants à l’agriculture et leur permet de savoir comment poussent les aliments et à quelle saisons. Ils ont l’habitude de manger des tomates toute l’année par exemple, alors qu’elles se récoltent de début juin jusqu’à septembre-octobre maximum ».
Les habitants devront attendre 20 ans pour être remboursés de leur investissement
« Cela peut remettre les choses à leur place. Et en même temps les enfants sont très ouverts à tout ce qui touche à la nature. Dans le compost, ils ont tous envie de toucher les vers ». Car des bas à compost viennent d’être installés dans une partie de la cour de récréation. Les enfants sont invités à tour de rôle à amener de chez eux les bio-déchets comme les épluchures de légumes. Leur école est au cœur du projet lancé par l’association car c’est là-bas aussi que les habitants comptent déployer des panneaux photovoltaïques, sur le toit en l’occurrence.
Visite de l'#ecoquartier citoyen Liberté Mont Valérien à Suresnes #villedurable #villededemain pic.twitter.com/pOSLD0KYE4
— EcoQuartiers (@ecoquartiers) February 5, 2020
Ces panneaux ont été auto-financés via un financement ouvert à tous les habitants. « Chaque habitant met quelques euros, détaille Philippe Lakas, président de l’association Liberté Mont-Valérien. La part est à 200€ chez nous et on finance l’installation de panneaux solaires, généralement sur des bâtiments publics. Une revente de l’électricité produite à EDF va amortir et rembourser les investisseurs, à savoir les habitants. Cela va durer 20 ans mais on va les rembourser ».
Le Mont-Valérien à Suresnes candidat pour obtenir le label d’éco-quartier
Philippe Lakas ne compte pas s’arrêter là. Il compte bien aussi faire pousser du houblon dans les douves de la forteresse du Mont-Valérien pour ensuite en faire une bière ; la bière de Suresnes. Des idées et des projets regardés de très près par la mairie.
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« On a pas la science infuse donc ils peuvent nous sortir des projets intéressants et nous permettre de bousculer un peu nos habitudes, explique Stéphane Perrin-Bidan, habitant membre de l’association et adjoint au maire chargé des espaces verts et de la qualité environnementale à Suresnes. Il y a beaucoup de projets en cours, mais ils avancent. » L’association Liberté Mont-Valérien s’est engagée dans une démarche de reconnaissance d’éco-quartier, un label rare pour les quartiers déjà existants.
Baptiste Gaborit