Vivarte (ex-André) : 125 ans après sa création, le géant du textile et des chaussures disparaît

Vivarte est un groupe plus que centenaire détenant de nombreuses marques. A l’origine, le groupe André s’est développé en démocratisant le marché de la chaussure, mais le groupe n’a cessé de racheter d’autres marques comme La Halle aux chaussures et la Halle aux vêtements, Naf Naf, San Marina, Kookaï, Chevignon, Caroll, Liberto ou Minelli.

Zara produit ses propres collections, en faisant tourner très vite les produits

Vivarte était un poids lourd dans les centres-villes comme les périphéries de toute la France, et pourtant, il était en quasi-faillite, et depuis des années les gestionnaires n’ont cessé de vendre des enseignes pour rembourser les dettes. Ils viennent de vendre Minelli, et du coup il ne reste plus rien. Pourquoi le groupe a-t-il échoué ? Le marché du textile et de la chaussure est très difficile quand tout va bien. Il y a beaucoup de concurrence car il n’y a pas de barrières à l’entrée. En conséquence, les prix de ventes ont tendance à baisser alors que le prix des matières premières n’arrête pas d’augmenter, les charges sociales et salariales aussi et même les loyers progressent alors que dans le même temps, il n’y a pratiquement pas de croissance.

 

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Et quand il y a de la croissance, c’est la vente sur Internet qui la capte. C’est un effet de ciseaux terrible, et si vous rajoutez sur les deux dernières années des Gilets Jaunes qui bloquent les ronds-points qui mènent aux commerces et ensuite la crise du Covid…. C’est une spirale infernale.  Il y a des acteurs qui s’en sortent, ceux qui sont sur des marques très fortes capables de vendre cher en dégageant de bonnes marges. Des marques de mode ou dans le luxe. Ou alors il faut comme Zara être très intégré verticalement. Produire ses propres collections, en faisant tourner très vite les produits. C’est ce qu’on appelle la fast-fashion.

 

André commandait ses chaussures des mois à l’avance

Le problème du groupe Vivarte c’est qu’il a raté le virage Internet, et qu’André ne vendait pas les baskets ou sneakers qui sont à la mode. Tout ou presque était commandé des mois à l’avance à l’autre bout du monde. Et le groupe avait multiplié les opérations de croissance externe. Il était bien trop endetté et incapable de rembourser ses dettes. Les repreneurs des différentes marques qui sont plus petits et moins endettés pourront peut-être s’en sortir parce qu’ils restent sur un marché de renouvellement. Des chaussures et des pantalons, ça se troue et ça se change. Ca reste un métier difficile… mais pas impossible.

David Barroux

 

 

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