Vaccin Moderna : La victoire d’une start-up américaine dirigée par un Français, Stéphane Bancel

Le vaccin Moderna redonne de l’espoir ce matin. Il s’agit d’une biotech américaine dirigée par un Français, Stéphane Bancel. Pourquoi cette start-up n’est-elle pas française ?

Stéphane Bancel a dirigé BioMérieux avant de devenir numéro 1 de Moderna

C’est vrai que c’est un peu rageant de se dire que Moderna est dirigée depuis Boston par un Français. Parce qu’en France on a quand même Sanofi, le numéro un mondial du vaccin. On a tous les scientifiques et les managers qu’il faut et Stéphane Bancel qui a dirigé BioMérieux avant de devenir le patron de Moderna en est la preuve. Mais il nous manque quelque chose : une culture du risque financier et une forme d’esprit d’entrepreneuriat.

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Moderna, il faut s’en rendre compte, c’est une start-up qui a déjà levé 5 milliards de dollars mais qui n’a pas encore gagné un dollar. C’est un groupe qui brûle du cash depuis des années sans avoir l’assurance d’en gagner un jour. Et ça, c’est possible aux Etats-Unis. Mais ça n’est pas possible en France.

Harvard et le MIT sont basés à Boston

Boston, là où est basée Moderna, est la capitale mondiale des biotech, c’est là que la pharmacie du XXIème siècle rencontre l’informatique et le Big data. Et à Boston, il y a tout. Les universités comme Harvard et le MIT. Il y a des grands laboratoires pharmaceutiques et des start-ups. Il y a une concentration de talents avec des ingénieurs et des scientifiques qui viennent du monde entier et surtout il y a de l’argent. C’est en miroir la même chose que la Californie avec la Silicon Valley pour la tech. C’est un vrai bouillon de culture favorable à l’innovation.

 

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En Europe, il y a des écosystèmes de start-up dans tous les pays, ce qui entraîne une dispersion. Ensuite, dans cet univers, c’est une entreprise qui marche, pour cent qui se plantent ! Il faut mutualiser le risque et ça c’est plus facile à faire quand on peut investir dans beaucoup de jeunes pousses. Sur ce front, il y a de plus en plus de start-up et de financement en Europe. On progresse, mais on n’a pas encore la taille critique et on n’aura pas forcément le financement pour miser des milliards sur des groupes prometteurs qui doivent encore faire leurs preuves. Aux Etats-Unis, les fonds de pension investissent dans des start-up et la Bourse accueille des entreprises qui n’ont jamais gagné d’argent. Aux Etats-Unis on achète une promesse, en France on investit dans des certitudes. C’est moins risqué mais ça rapporte aussi beaucoup moins.

David Barroux