Turkish Airlines veut devenir le nouveau champion du transport aérien …

Turkish Airlines c’est la compagnie qui faisait rire tout le monde mais qui aujourd’hui ne fait plus rire du tout ses concurrents. C’était une petite compagnie d’un pays pauvre avec un service médiocre et une flotte ringarde. Mais depuis 15 ans, Turkish enregistre une croissance trois fois supérieure à celle du transport aérien.

Turkish Airlines veut dépasser Emirates

C’est devenu depuis cet été la compagnie aérienne nationale historique européenne qui dispose de la plus grande capacité en siège devant Lufthansa. Et leur objectif c’est maintenant de dépasser Emirates pour devenir le numéro un mondial en termes de transport de passagers internationaux. D’ici 4 ans, ils veulent avoir 500 avions… c’est deux fois la flotte d’Air France.

 

A lire aussi

 

 

Est-ce qu’ils ont une chance d’atteindre cet objectif ?

L’Etat qui contrôle la moitié du capital leur a offert un nouvel aéroport à Istanbul qui va vite devenir le premier aéroport au monde avec une capacité de 200 millions de passagers. C’est deux fois Atlanta, l’actuel numéro un. Ensuite, l’avantage de la Turquie c’est que géographiquement c’est au milieu des flux entre l’Europe, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique. C’est l’aéroport qui peut offrir le plus de liaisons directes et souvent avec des mono-couloirs qui consomment moins. Et puis dernier énorme avantage, la Turquie à la différence des pays du Golfe a négocié des accords aériens qui permettent à Turkish d’ouvrir de nouvelles lignes vers l’Amérique et l’Europe pratiquement sans restriction.

 

 

Est-ce que ce plan pourrait quand même dérailler ?

Il y a toujours des risques. Le risque géopolitique est très important. On le voit en ce moment avec les hostilités entre la Turquie et le Kurdistan. Il y a aussi un risque lié à la devise turque. Quand la lire baisse un peu, ça dope la compétitivité de Turkish. Mais si la monnaie nationale s’écroule, Turkish dont une bonne partie des coûts sont en dollars souffrira. A court terme, les retards du 737 Max pénalisent aussi Turkish qui compte beaucoup sur le nouveau Boeing. Et puis enfin, aujourd’hui Turkish est aussi porté par le boom du tourisme en Turquie et l’enrichissement de la population turque. En cas de crise, ces deux moteurs pourraient se retrouver à l’arrêt et du coup c’est Turkish qui calerait.

 

 

David Barroux

 

Plus d’articles sur le décryptage économique de David Barroux