Tesla était un peu l’enfant chéri de Wall Street. Il faut se rendre compte que l’an dernier dans une année marquée par une pandémie mondiale, le champion de la voiture électrique a fait des étincelles. Son cours de Bourse avait été multiplié par huit rien qu’entre mars et décembre 2020. Mais depuis, la Bourse a moins d’appétit. La capitalisation boursière de Tesla a chuté de 35%, ce qui veut dire que 300 milliards de dollars de valeur sont partis en fumée, soit l’équivalent de la valeur cumulée des trois géants européens Volkswagen, Stellantis et Mercedes.
Les investisseurs ont peut-être délaissé un peu Tesla pour miser un peu plus sur Volkswagen qui grimpe en Bourse depuis le début de l’année.
Depuis quelques mois, le groupe a déjà dû faire face à des difficultés comme le recul de 50% de ses ventes en mai en Chine où le groupe semble un peu dans le viseur des autorités chinoises. Et puis le groupe fait moins d’annonces. En 2019-2020 son patron, Elon Musk, présentait des nouveaux projets ou de nouvelles usines. Il étalait son ambition et on lui faisait confiance car il y avait de la croissance et pour la première fois des profits. Et puis depuis le début de l’année, les géants historiques de l’automobile sont passés à la vitesse supérieure dans l’électrique. Ils ont presque tous présenté de nouveaux modèles et affiché de fortes ambitions et les analystes commencent à se dire que Tesla va devoir faire face à plus de concurrence. Tesla va peut-être dominer l’électrique mais il va devoir partager le gâteau. Du coup, les investisseurs ont peut-être délaissé un peu Tesla pour miser un peu plus sur Volkswagen qui grimpe en Bourse depuis le début de l’année.
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Tesla pèse encore 550 milliards de dollars en Bourse
Il faut distinguer deux choses. L’avenir du constructeur automobile Tesla ne m’inquiète pas, car il a des modèles et de plus en plus d’usines. Après la Chine, il en construit une en Allemagne. Il y aura des volumes pour faire face à la demande et il est sur un marché en croissance, avec un vrai savoir-faire dans les logiciels et les batteries. Ce sont de sacrés avantages compétitifs et Tesla a vendu un demi-million de voitures l’an dernier. Tesla peut donc générer de sacrées économies d’échelle dans l’électrique. Par contre je ne me prononcerai pas sur l’avenir de la capitalisation boursière de Tesla. Malgré le recul de plus d’un tiers de la valeur depuis le début de l’année, Tesla pèse encore 550 milliards de dollars en Bourse. C’est deux fois plus qu’un Toyota qui lui vend une dizaine de millions de voitures par an. Je ne suis pas sûr que cet écart de valorisation reflète la véritable valeur de Tesla et de ses concurrents.
David Barroux