Renault ferme son usine de Flins pour la consacrer à l’économie circulaire

L’usine Renault de Flins va arrêter de produire des voitures, c’est une vraie page qui se tourne… Fermer une usine automobile qui emploie plusieurs milliers de salariés c’est un tremblement de terre, ça aurait dû mettre le feu aux poudres, car Flins est un peu le nouveau Billancourt.

La Renault Twingo, la Clio et la Zoé ont été fabriquées à Flins

Flins est une usine des années 50, une des plus vieilles de la Régie. C’est une grosse usine qui a encore assemblé plus de 150 000 voitures l’an dernier. Renault y a fabriqué la Dauphine, la R16, la Renault 5, la Twingo, la Clio, la Zoé… C’est un monument, un symbole d’où sont sorties 17 millions de voitures. Et bizarrement, ça fait moins de bruit que la fermeture de Vilvoorde. On s’y attend depuis des années et Renault avait déjà annoncé avant la crise que l’usine serait impactée par son vaste plan de réduction des coûts.

 

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Ensuite, Renault a bien joué. Le site ne va pas fermer, il va être reconverti. il ne produira plus de voitures mais retapera des véhicules d’occasions et des moteurs, récupèrera des batteries. L’ambition c’est de s’inscrire dans un projet d’économie circulaire et d’employer d’ici 2024, quand l’assemblage des voitures sera arrêté, autour de 3 000 salariés. Soit, presque autant qu’aujourd’hui. Et puis enfin, la vérité, c’est qu’il n’y avait sans doute pas le choix. Pas pour le made In France.

 

Tesla et les fabriquants chinois de batterie misent sur l’Allemagne

Flins produisait plus de 400.000 citadines à la fin des années 90, c’est moins de deux fois moins aujourd’hui. On ne peut plus produire de façon compétitive et économique des Clio en France. Il faut les faire en Turquie, en Roumanie ou au Maroc. Flins ne reflète que la dégradation de l’industrie auto en France. On produisait presque 4 millions de voitures il y a 20 ans, on va tomber à 2 millions. La France reste un acteur industriel mais déclinant. Et le plus triste c’est qu’on prépare visiblement mal l’avenir. L’Allemagne qui a des coûts de main d’œuvre très élevés a mieux résisté que nous en misant sur le haut de gamme. Et aujourd’hui, sur quel pays en Europe misent Tesla et les fabricants chinois de batteries ? Ils votent pour le made in Germany.

David Barroux