Rachat de Suez : l’offre de Veolia sera-t-elle forcément acceptée ?

La semaine s’annonce décisive pour l’avenir de Suez. Cela fait un mois que Veolia a lancé son offensive pour prendre le contrôle de ce groupe, avec l’ambition de racheter son concurrent pour créer un champion du monde dans le traitement de l’eau et des déchets. Et on approche de l’heure de vérité parce que c’est mercredi que le conseil d’administration d’Engie qui contrôle un tiers du capital de Suez va devoir se prononcer.

Suez se bat pour rester un groupe indépendant

Mercredi les administrateurs d’Engie devront dire s’ils acceptent ou non l’offre de Veolia et s’ils acceptent que le sort de Suez soit scellé en faveur de Veolia. Le scénario le plus probable ? L’Etat, qui est le premier actionnaire d’Engie et se préoccupe forcément d’une telle opération entre deux géants français a été à la manœuvre tout le week-end. L’Etat qui n’aime pas trop le conflit aurait préféré que tout le monde s’entende, mais pour l’instant c’est la guerre. Suez ne veut pas être racheté par son principal concurrent et il se débat pour rester indépendant. Mais il apparaît en situation de faiblesse. D’abord parce qu’Engie, son principal actionnaire est vendeur. Et ensuite parce que pour l’instant il n’y a sur la table qu’une seule offre : celle de Veolia ; Suez n’a pas de plan B.

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Le Conseil d’administration d’Engie, qui contrôle un tiers du capital de Suez, aura du mal à refuser

Mercredi le conseil d’administration d’Engie va étudier cette offre et va avoir du mal à ne pas l’accepter. Veolia, qui va un peu améliorer son offre, peut apporter plus de trois milliards d’euros tout de suite et va donner des garanties sur l’emploi pour les salariés et le management. Pour échapper aux griffes de Veolia, il faudrait que Suez monte dans les deux jours qui viennent une autre offre qui rapporte plus à Engie et qui soit crédible. Ca semble très difficile. Il peut toujours y avoir des rebondissements mais je vois mal Veolia renoncer à son offre, et je vois mal Engie renoncer à l’argent de Veolia. Veolia est donc en position de force mais en même temps si Suez reste totalement hostile, cela peut lui poser pas mal de problèmes.

 

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Si les dirigeants de Veolia n’arrivent pas à faire la paix avec la direction de Suez, ils risquent d’être l’actionnaire de poids d’un groupe sur lequel ils n’auront pas de contrôle. Ils auront dépensé 3 milliards mais ils seront en guerre. Les jours qui viennent s’annoncent décisifs et il faut bien se dire que dans ce contexte de crise post-covid on risque d’avoir pas mal d’OPA et que tous les projets de rachats ne seront pas forcément très amicaux.

David Barroux