Les chiffres du marché mondial de la musique sont tombés. Et l’une des surprises, c’est que le disque vinyle fait de la résistance !
En France, le vinyle représente 45% des ventes « physiques »
Il ne faut pas se mentir, les abonnements aux sites de streaming comme Deezer ou Spotify représentent plus de la moitié du marché de la musique en valeur, dans le monde. Mais le bon vieux disque noir – qui avait quasiment disparu – est en train de renaître de ses cendres. Il y a deux chiffres pour illustrer cette renaissance. En France, le vinyle représentait 1% des ventes « physiques » il y a dix ans. Cela s’élève à 45% aujourd’hui, c’est presque autant que les CD. Et aux Etats-Unis, où le vinyle a largement dépassé le CD, les 33 tours génèrent 1,2 milliard de dollars. Ce n’est pas tout à fait 10% du marché de la musique, mais presque, c’est donc significatif et non pas anecdotique.
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Alors, comment s’explique cette renaissance ? Au départ, on a pu penser que c’était lié aux DJ qui, en soirée, aiment bien mixer avec des disques à l’ancienne. Cela a contribué à maintenir ce marché vivant et a nourri un effet de mode. Ensuite, une pochette d’album est un objet. Il peut, par conséquent, y avoir un effet collection ou cadeau. Il y a peut-être également, un effet « son ». La musique en version numérique est parfaite, une chanson sur Spotify n’est jamais rayée. Mais l’imperfection, le léger souffle, l’aiguille qui gratte, cela a aussi son charme et peut contribuer à nourrir une forme de nostalgie pour ceux qui aiment encore leur bonne vieille chaîne hifi, ou pour des jeunes qui veulent faire comme leurs parents.
Aux Etats-Unis, la hausse annuelle de vinyles est désormais inférieure à 5%
Le marché devrait finir par atterrir. En France, on est encore sur une progression supérieure à 50%, mais aux Etats-Unis, après plus de quinze années de croissance, la hausse annuelle est désormais inférieure à 5%. D’abord parce que tout le monde n’a pas une platine et ensuite, parce que les vinyles sont chers et sont plus impactés par l’inflation qu’un abonnement à un service de streaming. Un seul disque équivaut à un ou deux mois d’abonnement, qui permet de tout écouter à volonté. Mais les capacités de production sont limitées. On a fermé beaucoup d’usines. Et pour certains, comme les amateurs de musique classique que l’on adore sur notre antenne, mieux vaut souvent écouter la radio qui est plus pratique ou écouter une œuvre en entier sans avoir besoin de retourner un 33 tours en passant par des sites de musique. On est en fait sur un marché de niche, mais la bonne nouvelle, c’est que globalement, l’industrie musicale progresse. On n’a pas retrouvé les niveaux de chiffre d’affaires du début du siècle avant l’explosion du piratage, mais on est revenu au niveau du marché de 2007 et ça, c’est déjà pas mal.
David Barroux