PSG/Borussia Dortmund, c’est l’une des affiches des 8ème de finale de la Ligue des Champions et on connait déjà l’un des gagnants. Il ne sera pas sur le terrain mais c’est l’un des observateurs les plus attentifs de ce qui se passe sur la pelouse, je veux parler du secteur des paris sportifs.
2,8 millions de Français ont fait des paris sportifs en 2019
Selon les chiffres de l’ARJEL, l’autorité de régulation du jeu en ligne, 2 millions 800 000 Français ont misé l’an dernier via internet sur le sport, le pari hippique ou sur le poker en ligne. C’est un record depuis la libéralisation partielle du marché en juin 2010, et cela en grande partie grâce aux paris sportifs qui ont gagné en un an 7 % de joueurs de plus, surtout chez les jeunes et chez les hommes.
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En un an, ils ont misé plus de 5 milliards d’euros, c’est 30 % de plus qu’il y a un an. Une aubaine pour les sociétés de paris en ligne qui voient leur chiffre d’affaires progresser, mais aussi pour l’Etat qui empoche de juteux prélèvements -près d’un demi-milliard d’euros l’an dernier-. Le bilan est d’autant plus remarquable qu’en 2019 il n’y a pas eu de grande compétition internationale à la différence de 2018, avec la coupe du monde qui avait tiré le marché. C’est culturel et c’est le reflet du sport dans notre société a expliqué le patron de l’Arjel dans une interview à lire ce matin dans les Echos.
Unibet, Winamax et Betclic devant Parions Sport de la Française des Jeux
En 10 ans le marché a connu une progression spectaculaire, cela a pris un peu de temps, mais dix ans après la libéralisation, le marché du pari sportif a enfin décollé. Depuis 2010, le montant des mises a été multiplié par plus de 10, tout comme le produit brut des jeux, le chiffre d’affaires des opérateurs qui atteint 880 millions d’euros. Avec 5 milliards de mise, les anticipations d’un marché du jeu en ligne de 2 milliards à l’horizon 2015 ont donc été largement dépassées.
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Un marché dominé… non pas par la Française des jeux et son Parions sport mais par de nouveaux acteurs – nés avant la libéralisation, comme Unibet, Winamax ou Betclic qui détiendraient à eux trois plus de la moitié de parts de marché. Le foot reste le sport roi pour les parieurs. Il concentre plus de la moitié des mises, 56 % même au dernier trimestre, et si la ligue 1 plait beaucoup aux joueurs, c’est la Ligue des Champions qui génère le plus de mises avec des parieurs qui n’hésitent pas à jouer un peu plus gros sur ces matchs. Même si les mauvais résultats de Lyon et de Lille ont pu avoir un impact, les paris sur les clubs français ayant proportionnellement diminués. Le basket et le tennis sont les autres sports attractifs pour les parieurs grâce notamment à la NBA qui enregistre une forte croissance des mises. Mais cette année encore avec l’Euro 2020, le football devrait rester encore largement dominant.
Pierrick Fay