Il y a une menace qui plane sur les restaurants d’entreprises, d’abord conjoncturelle. En raison du Covid, de la généralisation du télétravail chez les cols blancs, l’année 2020 a déjà fait très mal. Et aujourd’hui, à cause de la troisième vague, le gouvernement vient encore de durcir l’encadrement sanitaire.
Si vous avez chaque jour 10 à 20-30% de personnes en moins dans les bureaux, ça fera forcément moins de plateaux repas.
On a désormais le droit d’aller à la cantine mais on doit manger tout seul. Une seule personne par table. 8 mètres carrés par personne. C’est tout sauf convivial et donc ça ne va pas être bon pour le chiffre d’affaires. La crise sanitaire va laisser des traces structurelles. D’abord parce qu’on ne reviendra plus jamais au bureau comme avant. Le télétravail va se généraliser. Si vous avez chaque jour 10 à 20-30% de personnes en moins dans les bureaux, ça fera forcément moins de plateaux repas.
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Ensuite, en sortie de crise on aura pris l’habitude de commander de plus en plus. Et les restaurants ont adapté leur offre et la livraison au bureau se développe. C’est une sacrée concurrence pour la cantine car le consommateur aime avoir le choix et il va vouloir plus de tickets restaurants.
Les champions de la cantine s’appellent Sodexo ou Elior et ils sont français.
Les temps vont être durs car un restaurant d’entreprise a besoin d’économies d’échelles. Si demain il y a moins de monde et qu’il faut en même temps diversifier l’offre et monter en gamme ; être plus bio et cuisine du monde et moins industriel, ça sera plus dur d’être rentable. La cantine va peut-être devenir un espace où on viendra manger un repas livré et où on achètera des compléments, de la boisson, un dessert, un café, qui sera meilleur qu’aujourd’hui mais aussi un peu plus cher. La cantine qui offre un bon rapport qualité prix ne va pas disparaître mais elle va devoir se réinventer et c’est important pour nous parce que les champions de la cantine s’appellent souvent Sodexo ou Elior et ils sont Français.
David Barroux