La Samaritaine rouvre après 15 années d’un gigantesque chantier. La première leçon à retenir, c’est qu’il est sans doute compliqué de mener de telles opérations partout dans le monde. C’est sans doute normal que des riverains ou des défenseurs du patrimoine puissent exercer des recours, mais se dire qu’il a fallu plus de 20 ans entre le moment où LVMH a racheté La Samaritaine et la réouverture du magasin, cela montre à quel point la France adore se tirer des balles dans le pied !
15 ans de travaux pour la Samaritaine : seuls des groupes très puissants ou des entreprises familiales peuvent se payer le luxe de prendre autant de temps
A force de vouloir bien faire, on est devenu trop bureaucratique et forcément, quand on ralentit tout, on nuit à l’activité économique. Il y a des entrepreneurs qui hésitent, d’autres qui préfèrent investir ailleurs, mais on finit quand même par y arriver. C’est difficile mais ce n’est pas impossible de faire des affaires en France. Soyons honnêtes, de tels délais font que seuls des groupes très puissants ou des entreprises familiales qui ne subissent pas la pression de la Bourse peuvent se payer le luxe de prendre autant de temps.
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Mais il faut voir le verre à moitié plein, cette nouvelle Samaritaine est aussi la parfaite illustration d’une forme de montée en gamme de la capitale. Quand j’étais enfant, la Samar, c’était un grand magasin de quartier très moyen de gamme. On y allait pour faire les courses à la rentrée. Sa force était la proximité et la richesse de son offre. Le développement des hypermarchés puis des boutiques spécialisées et maintenant d’Amazon ont fragilisé ces grands magasins traditionnels. Pour survivre, les grands magasins ont dû se réinventer, et c’est là tout le pari de cette nouvelle Samaritaine.
Le recul de la voiture rue de Rivoli va peut-être attirer des Parisiens
On passe d’un magasin du quotidien à un magasin plus exceptionnel qui veut engranger plus de la moitié de son chiffre d’affaires avec des touristes. C’est à l’image de Paris qui est devenue une véritable destination touristique mondiale. Il y a 15-20 ans il y avait des Japonais et des Américains mais pas de Chinois, de Russes, de Brésiliens ou de Coréens. Les clients vont revenir et ce pari semble assez réaliste car en fait on est passé d’une très grande Samaritaine avec plusieurs immeubles à un projet mixte.
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Il y a un grand magasin haut de gamme, mais aussi des immeubles qui ont été loués à d’autres comme Uniqlo. Il y a des bureaux, des logements, de la restauration tendance et il y aura un palace avec vue sur la Seine qui ouvrira en septembre. Le concept est équilibré et le quartier monte lui aussi en gamme. Le recul de la voiture rue de Rivoli va peut-être attirer des Parisiens surtout que d’autres boutiques comme un Ikea ouvrent juste à côté. Et la Samaritaine est à deux minutes du Louvre ce qui pourrait attirer des touristes et faire de la concurrence aux grands magasins qui sont sur les Grands Boulevards.
David Barroux
