Getlink : les craintes pour l’avenir d’Eurotunnel ressurgissent avec le Covid-19

Getlink/ Wikimedia Commons

La situation d’Eurotunnel n’est pas aussi désastreuse qu’en 2007 lorsque le gérant du tunnel sous la manche, rebaptisé depuis Getlink, avait échappé de peu à la faillite, à la faveur d’un effacement drastique de sa dette, mais l’effet combiné du Brexit et de la pandémie plombe les résultats du groupe.

Getlink perd 123 millions d’euros au premier semestre 2021

Avec la mise en place des contrôles douaniers liée au Brexit, beaucoup d’entreprises, notamment britanniques, avaient fait des stocks en prévision d’un passage à la douane plus compliqué. Ainsi, la diminution du trafic de camions entre Calais et Douvres a pesé sur les revenus de Getlink.

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Son chiffre d’affaires a reculé de près de 40 % au premier semestre, perdant ainsi 123 millions d’euros sur six mois. En 2020 son chiffre d’affaires avait déjà chuté de 25 %, réalisant une perte de 113 millions d’euros. Le deuxième trimestre a logiquement été un peu meilleur. En revanche, les navettes ont transporté deux fois moins de voitures qu’en 2019.

Eurostar était proche de la cessation de paiement mi-mai

Eurostar, le principal client de Getlink, n’avait transporté au 30 juin 2021 que 200.000 passagers contre plus de 5 millions 300.000 un an plus tôt, soit une baisse de 90%. Entre confinements et restrictions de déplacement, c’est dire si le problème est profond pour Eurostar, qui était proche de la cessation de paiement mi-mai.

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Les actionnaires, dont la SNCF et les banques ont dû cotiser à hauteur de 290 millions d’euros pour que la compagnie ferroviaire puisse poursuivre son activité en prévision de l’été. Pourtant, c’était sans compter sur la propagation du variant Delta qui a remis en cause les vacances des Britanniques.

Getlink : l’ombre de la quatrième vague brouille les cartes

Le groupe Getlink aborde la suite de l’année 2021 entre confiance et prudence. En effet, la direction n’est pas en mesure de donner une trajectoire financière tant qu’il n’y a pas de visibilité sur les voyages transfrontaliers. La crainte d’une quatrième vague en Europe brouille les cartes et en l’état, il est difficile d’imaginer que le groupe puisse éviter de nouvelles pertes sur l’ensemble de l’année. Pourtant l’entreprise se montre également confiante grâce au travail de réduction de ses charges d’exploitation et au report des dépenses d’investissement. D’autant que sa trésorerie dépasse le demi-milliard d’euros et le groupe est bien loin des 9 milliards d’euros de dettes qui avait failli le couler il y a presque 15 ans.

Pierrick Fay 

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