Fukushima nous a rappelé que même dans un pays très développé et très méticuleux comme le Japon, un accident nucléaire restait toujours possible. Cela a forcément freiné les ardeurs de nombreux défenseurs de l’atome.
Le gaz et le pétrole de schiste sont des concurrents émetteurs de CO2, mais peu chers.
Il y a dix ans, beaucoup de spécialistes pensaient qu’on était à l’aube d’une renaissance atomique. Avec l’enrichissement des classes moyennes dans de nombreux pays, le nucléaire semblait comme la bonne solution. Fukushima a brisé cet élan. Depuis dix ans, certains pays sont sortis du nucléaire comme l’Allemagne, d’autres ont moins investi que prévu, comme la Chine. Au final, les capacités de production atomiques sont restées stables dans le monde mais la part du nucléaire dans notre mix électrique est tombée à 10% contre 18% au milieu des années 90 car les autres énergies se sont développées.
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Dix ans après, il n’y a pas eu d’autre accident. Le bilan sur la santé humaine de Fukushima est pour l’instant très limité. Certains pays ont donc recommencé à investir dans le nucléaire, comme la Chine. Mais le redémarrage ne sera pas gigantesque. D’abord parce qu’en dix ans, les autres énergies ont progressé. Le gaz et le pétrole de schiste sont des concurrents émetteurs de CO2, mais peu chers. Et le prix des énergies renouvelables n’a cessé de baisser de 70 à 90% alors que celui du nucléaire qui doit être plus sûr augmentait d’environ 30%. Le nucléaire ne va pas disparaître mais sa place va rester limitée.
En France, on ne pourra pas se passer d’investissements dans le nucléaire
En France, l’accident a contribué à politiser le débat. On est passé d’une approche pragmatique à une approche dogmatique. On a l’impression qu’il n’y a plus que des totalement pro ou des super hostiles. La vérité c’est qu’on soit pour ou contre, on ne pourra pas se passer d’investissements dans le nucléaire. D’abord parce que notre consommation énergétique est de plus en plus électrique. Regardez les bâtiments, l’électronique ou la voiture. Ensuite notre parc de réacteurs vieillit. Il va falloir prolonger la durée de vie des réacteurs et investir dans des nouveaux. Il faut plus d’énergies renouvelables mais pas seulement. On peut faire moins de nucléaire pas « plus de nucléaire ». Il faut arrêter de faire croire que l’on peut s’en passer et en même temps avoir demain plus d’ une énergie qui couterait moins chère…
David Barroux
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