Il y a 12 ans, la crise des subprimes venait des Etats-Unis. Vos journaux vous expliquent ce matin que la nouvelle crise financière qui nous pend au nez pourrait bien venir de Chine. L’affaire Evergrande fait trembler les marchés, nous annonce le Figaro Economie.
Xu Jiayin, le patron d’Evergrande a grandi à la campagne dans la misère
Evergrande c’est le géant immobilier chinois, au bord du défaut de paiement, endetté de 260 milliards d’euros. Et quand ce géant va mal, les bourses mondiales flanchent, c’est la une des Echos. Le quotidien économique dresse le portrait de ce poids lourd de la promotion immobilière que les autorités chinoises surveillent comme le lait sur le feu. On saura jeudi comment les autorité chinoises vont opérer pour aider Evergrande à honorer une échéance importante en dollars. Evergrande emploie 3 millions de Chinois, a pré-vendu ces derniers mois 1,4 millions de logements qu’il n’a toujours pas livrés et qui sont évalués à 200 milliards de dollars. Dans le Figaro, c’est le portrait du patron de cette firme chinois qui attire l’œil.
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A l’apogée d’Evergrande Xu Jiayin possédait 43 milliards de dollars, pas mal pour un communiste ! Le patron chinois est surnommé Belt Xu, Belt pour ceinture en anglais, en référence à la ceinture Hermès qu’on l’a vue porter à un congrès du partie. Agé de 62 ans, orphelin à 8 mois, il a grandi à la campagne dans la misère, en mangeant des patates douces et du pain à la vapeur. Xu Jiayin a étudié à l’université de Wuhan puis dans la métallurgie avant de fonder Evergrande en 1997. Il a vendu ses 300 premiers appartements en une journée, dit sa légende, avant de devenir l’un des plus puissants milliardaires du pays et de diversifier son groupe qui désormais vend non seulement des appartements sur plan qu’il n’arrive pas à livrer, mais possède un club de foot, fabrique des panneaux solaires et élève des cochons. Sur le site de la chaîne France 24, vous apprendrez que ce patron chinois, qui dit devoir sa réussite à l’éducation et au parti communiste, possède un yacht de 60 millions de dollars et un jet privé qui a attiré l’attention des médias australiens en 2014, alors qu’il survolait Sidney pour y évaluer des opportunités de développement.
Les Européens ne savent pas sur quel pied danser avec la Chine, car ils font des affaires avec tout en étant militairement liés aux Etats-Unis
En une de la Croix, on apprend que non seulement ce qui se passe en Chine affecte le CAC 40 français, mais que depuis la semaine dernière, la France a du mal à exister dans la zone indopacifique. On peut comparer la stratégie anglaise et la stratégie française. Les Anglais, nous explique la Croix, ont quitté l’Europe pour mieux exister sur la scène internationale avec la stratégie du Global Britain et les Français, eux, se cramponnent à l’Europe pour peser sur les affaires du monde. Et pour le moment, c’est plutôt la méthode anglaise qui fonctionne. Ce que les Anglais ont compris et que les Français ont du mal à saisir, c’est le déplacement du centre de gravité du monde vers la Chine, explique l’Eurodéputé Arnaud Danjean dans les colonnes du Figaro : la compétition entre la Chine et les Etats-Unis écrase toute velleité de cheminement alternatif.
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Et quand vous lisez dans le Figaro que les états européens se désintéressent absolument des déboires français dans l’affaire des sous-marins, vous êtes un peu inquiets pour la stratégie d’Emmanuel Maron. Se servir de l’Europe pour peser dans les affaires asiatiques. Les Européens ne savent pas sur quel pied danser avec la Chine car ils font des affaires avec tout en étant militairement liés aux Etats-Unis, vous comprenez que le vieux continent, la France en tête est à la traîne. Je vous donne juste un exemple de l’appétit insatiable des Chinois qui n’a plus rien a envier à celui de l’Oncle Sam américain. Des compagnies chinoises amassent des terres tout autour du globe, nous apprend le magazine japonais Nikkei Asia cité par Courrier international. Pour s’assurer un accès aux matières premières, minières ou agricoles, la Chine achète des terres et détient désormais à l’étranger l’équivalent de la surface de la Lituanie ou du Sri Lanka. 65 000 km² ce n’est pas énorme, mais c’est bien plus que les acquisition des autres pays.
David Abiker