Confinement prolongé jusqu’au 11 mai : quelles conséquences sur le tourisme?

Emmanuel Macron a annoncé hier le prolongement du confinement jusqu’au 11 mai. Quelles seront les conséquences pour le tourisme français, alors que les festivals et grands rassemblements ne seront autorisés qu’à partir de la mi-juillet ?

1,5 million de personnes sont impactées par la crise touristique

Le tourisme traverse l’une des crises les plus graves de son histoire, et plus encore pour ce qui est de la France que pour d’autres de pays. Cette crise est une catastrophe car le tourisme est, avec le luxe et l’agroalimentaire, l’une de nos rares forces sur la scène mondiale. L’activité touristique directe et les revenus indirects générés par les touristes représentent au moins de 8% de notre économie.

 

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Il y a environ un 1,5 million de Français qui, dans les hôtels, le transport, les cafés-restaurants, les spectacles ou les parcs d’attractions, vivent du tourisme. Pour tous ces salariés et les entreprises qui les emploient, l’année sera catastrophique. D’autant qu’aucune activité n’est à prévoir en mai. Emmanuel Macron l’a dit : les cafés et les restaurants ne vont pas rouvrir.

 

 

Les festivals sont interdits jusqu’à la mi-juillet et il faudrait un miracle pour qu’ils reprennent rapidement. Les frontières internationales restent fermées. Or, la moitié du chiffre d’affaires de l’industrie touristique repose sur les 100 millions de visiteurs internationaux qui ne viendront pas cet été.

 

L’Etat évitera la faillite des grands du secteur, mais ne pourra aider toutes les PME

Les ponts du mois de mai sont déjà à oublier et l’été s’annonce très mal car dans le contexte actuel, personne ne va réserver de vacances et aucun groupe ne va planifier un séminaire ou une conférence. Il faut être réaliste. Cela va être un bain de sang pour le tourisme. L’Etat ne pourra pas aider tout le monde.

 

 

Le tourisme, c’est autour de 200 milliards de chiffre d’affaires en France par an. Le gouvernement va éviter les faillites des plus grands et aider ceux qui vivent du tourisme à ne pas mourir de faim. Mais, il ne va pas injecter autant d’argent pour que tout le secteur fasse des bénéfices comme tous les ans. Le tourisme est une activité cyclique ; l’essentiel des revenus qui se font entre le printemps et l’été sont fichus.

 

 

Si les choses reprennent normalement, on ne va pas prendre 2 fois plus de congés ensuite. Pour la foule de PME qui vivent du tourisme, il n’y aura pas de miracle pour le reste de notre économie. Il faut commencer à voir la vérité en face, après la catastrophe sanitaire, on fera l’addition d’une catastrophe économique.

 

David Barroux