La SNCF va multiplier les billets TGV à petit prix. Avec la perspective de la fin des limitations des déplacements, la compagnie ferroviaire se dit que l’heure est venue de repartir à la conquête des Français. Il est urgent de leur faire à nouveau préférer le train et rien de mieux pour leur donner envie que de proposer des billets à petit prix. Notre champion du rail va proposer jusqu’à 5 millions de billets essentiellement TGV à prix soldés.
La SNCF veut pousser les Français à acheter rapidement les billets de TGV
Ces billets coûteront au maximum 39 euros, mais moins dans les Ouigo et les Intercités, et les enfants auront droit à des billets à 8 euros. La seule contrainte est qu’il faudra réserver ces billets pour l’été avant le 19 mai. La SNCF veut recréer de l’envie en cassant les prix, mais pour vendre beaucoup il faut que l’offre soit limitée dans le temps, il s’agit de créer de l’urgence plus que de la rareté. Et le moment est bien choisi parce qu’on sait qu’on aura des vacances cet été, mais on n’est pas sûr de pouvoir partir à l’étranger.
A lire aussi
Il faut donc pousser les Français à sortir de leur attentisme en les incitant à planifier leurs vacances et à préférer le train à la voiture. Pour la SNCF c’est stratégique : au moment où le groupe s’apprête à repasser à une offre de trains quasi-normale (contre seulement 4 TGV sur 10 en ce moment), il faut améliorer très vite les taux de remplissage. Aujourd’hui, les TGV roulent trop souvent à vide. L’an dernier le chiffre d’affaires de la grande vitesse a été divisé par deux, et 2021 a encore plus mal commencé.
SNCF : La tarification est obscure et aléatoire
Cette faiblesse du TGV est problématique, la SNCF est déjà une machine à perdre de l’argent quand tout va bien. Mais quand tout va mal c’est encore plus grave parce, que les rares activités rentables deviennent déficitaires. C’est le cas du TGV, car en temps normal, ce sont les droits de péages facturés aux trains à grande vitesse pour utiliser le réseau qui payent l’entretien des rails. Et les voyageurs du TGV permettent de compenser en partie les pertes sur les autres activités. Avec le confinement, le télétravail, la limitation des voyages professionnels, la SNCF a perdu une bonne partie de sa clientèle pro et loisirs. Cela provoque un manque à gagner qui se chiffre en milliards.
A lire aussi
Il faut donc très vite relancer le TGV. A court terme, ça passe par des promotions et à long terme, la SNCF admet que cela passera par une simplification et une plus grande lisibilité de la politique tarifaire. Avant on payait simplement au kilomètre. Maintenant le prix change tout le temps et la tarification est obscure et aléatoire. C’est mauvais pour l’image du train car les gens n’y comprennent rien et on le sentiment que c’est trop cher. Début juin, une nouvelle politique tarifaire va être présentée et il faudra qu’elle séduise au-delà des promo actuelles très conjoncturelles.
David Barroux