La natalité ne cesse de chuter en France et cela ne fait pas les affaires des acteurs de la puériculture. La France a longtemps été un pays avec une forte natalité, un des rares dans lequel on dépassait le fameux plus de « deux enfants » par femme. Mais notre taux de fécondité est passé sous cette barre en 2015.
Le marché de la puériculture aurait reculé de presque 6% en 2020
La natalité chute depuis six ans et l’an dernier, avec l’effet Covid qui a sans doute suscité une forme d’inquiétude, on a fait encore moins d’enfants. En 2020, le taux de natalité a reculé de 2,3%, à moins de 740.000 bébés made in France. Et forcément cela ne fait pas trop les affaires de ceux qui vendent des produits pour les bébés… Le marché global qui va de la poussette au siège-auto en passant par les layettes et les doudous aurait reculé de presque 6% l’an dernier.
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Avec le confinement, on a moins eu l’occasion de sortir pour faire des courses. On peut donc parler d’une forme de crise, mais il faut relativiser, cela reste un marché de renouvellement à plus de 2.5 milliards d’euros car il y a quand même des nouveaux bébés tous les ans et ils grandissent vite. Il faut donc changer assez régulièrement la garde-robe. Enfin, sur ce marché il y a bien sûr un peu d’occasion pour les poussettes et on garde le siège auto d’un enfant à l’autre. Mais on achète quand même souvent du neuf et c’est un segment sur lequel il y a aussi une part de cadeaux assez importante.
La France est le troisième marché européen pour la puériculture
Il y a une crise c’est sûr, et c’est dur. Mais il y a aussi une tendance porteuse. On fait des enfants plus tard, souvent à un moment où on dispose d’un pouvoir d’achat plus élevé, et cela permet de tirer le marché vers le haut en valeur. On est un peu dans le « moins d’enfant » mais le « plus d’équipement ». On va dépenser plus pour chaque article et on assiste à une forme de montée en gamme. Il existe aujourd’hui des poussettes plus légères, avec lesquelles on peut faire un footing ou que l’on peut accrocher à un vélo.
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Des couches dites « écolos » sont apparues avec des produits plus biodégradables qui sont plus chers. Et la France reste quand même le troisième marché européen pour la puériculture, et la distribution s’adapte. Elle innove en sortant de nouveaux produits et elle mise sur Internet, qui peut représenter sur certains produits plus d’un tiers des ventes. Et puis enfin, le désir d’enfants reste fort. Il y aura peut-être une forme d’effet rattrapage comme pour les mariages en sortant de la crise et sur le moyen terme, le fait que le télétravail se développe ou que l’on accorde plus de congés de maternité ou de paternité pourrait contribuer à relancer la natalité et donc les affaires des vendeurs de poussettes.
David Barroux