Google vient d’annoncer ses résultats trimestriels et ils sont tout simplement époustouflants. Tout le monde connaît Google, tout le monde utilise ses services, mais tout le monde ne se rend pas compte de la puissance financière du géant de l’Internet. En cette période de crise sanitaire mais aussi de crise économique, on pourrait se dire que même le roi de la recherche sur Internet pourrait souffrir un peu, mais ce n’est absolument pas le cas.
Google engrange en moins d’une semaine le chiffre d’affaires annuel de TF1
Sur les trois derniers mois, le chiffre d’affaires de Google a bondi de 34% à plus de 55 milliards de dollars. Sur un trimestre, le groupe engrange 32 milliards de recettes publicitaires. Plus de 355 millions par jour. Il leur faut moins d’une semaine pour engranger le chiffre d’affaires annuel de TF1. Le roi de la pub en France. Et leurs profits trimestriels ont été multipliés par cinq en cinq ans. Google offre de bons produits qui répondent bien aux attentes du public et qui ne coûtent souvent rien au consommateur final. Son moteur de recherche est le meilleur. YouTube, qui lui appartient, est hyper fort.
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Le système Android, qui fait tourner les smartphones rivaux des iPhones, c’est encore lui. Google est une entreprise qui est dans le quotidien digital de la plupart des Terriens dès qu’ils ont un écran. Il n’a pas besoin de générer beaucoup de chiffre d’affaires par personne ou par entreprise. Ce sont des centimes et des euros qui ne cessent de s’additionner à l’échelle de la planète. C’est une machine à cash qui ne s’arrête jamais.
Google va investir 50 milliards de dollars dans un programme de rachat d’action, signe qu’il ne sait plus quoi faire de son argent
Cette puissance économique et technologique pose des questions. Google est devenu tellement puissant qu’il n’y a pratiquement pas d’alternative ou de contre-pouvoir pour une partie de ses offres. Si on ne met pas en place une forme de régulation spécifique, le risque est qu’il reste assis sur une rente. Il pourrait bloquer l’émergence de concurrents et faire payer très cher leurs services aux entreprises. Il peut aussi prendre en otage certains secteurs économiques qui ont été moins agiles dans la révolution digitale, comme la presse.
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En fait, il faut avoir conscience que Google et d’autres Gafa comme Amazon ou Facebook sont devenus incontournables et qu’on ne peut plus les considérer comme des entreprises totalement comme les autres. Google vient d’annoncer qu’il allait investir 50 milliards dans un programme de rachat d’actions. Il avait déjà lancé un tel programme à 25 milliards en 2019 pour récompenser ses actionnaires. C’est formidable, mais c’est peut-être aussi le signe que même le groupe ne sait plus très bien quoi faire de son argent.
David Barroux