Cancer : Les pénuries des médicaments les moins coûteux s’aggravent

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75% des patients atteints de cancer disent avoir été confrontés à une pénurie de traitements selon une enquête de Ligue contre le cancer. Des pénuries de médicaments qui s’aggravent encore.

Aujourd’hui, près de 2 500 ruptures de stock sont recensés par l’Agence du médicament

Il y a vingt ans, on comptait entre 50 et 60 ruptures de stock par an. Actuellement, près de 2 500 sont recensés par l’Agence du médicament. Il y a deux ans, le gouvernement a décidé d’imposer une obligation de stocks de deux mois pour les laboratoires. Les délais pour mettre en œuvre ce décret sont trop longs puisque cela n’arrivera qu’à la fin de cette année. Les médecins jugent cette mesure insuffisante puisqu’il faudrait au minimum 4 à 6 mois de stock. La Ligue contre le cancer demande également des amendes contre les laboratoires pharmaceutiques qui ne respecteraient pas les stocks.

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« Les innovations thérapeutiques qui coûtent très cher ne sont jamais concernées »

Selon son vice-président, le professeur d’hématologie Jean-Paul Vernant, les raisons de ces pénuries sont avant tout financières, « Il y a un paradoxe terrible, ça ne concerne jamais les innovations thérapeutiques qui coûtent très cher parce que les marges bénéficiaires de l’industrie pharmaceutique sont extrêmement importantes pour ces innovations ». Selon lui, ces pénuries concernent des vieux médicaments qui sont dans le domaine public et qui ne coûtent pas très cher, amenant alors l’industrie pharmaceutique à s’en désintéresser. Il affirme que les conséquences sont dramatiques, « par exemple la pénurie en mithomycine C et en BCG sont deux modalités thérapeutiques du cancer de la vessie. On crée des drames c’est-à-dire qu’un certain nombre de nos collègues ont été obligés de faire subir aux malades une ablation de la vessie ».

Rémi Pfister

Ecoutez le professeur d’hématologie, Jean-Paul Vernant, au micro de Rémi Pfister

 

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