Un mois après le début du confinement, la SNCF réfléchit à l’après. La reprise du trafic ne sera pas simple, surtout si le déconfinement est régional. En attendant, il faut continuer d’entretenir tous les trains, même ceux à l’arrêt.
En Ile-de-France, le trafic passager est passé de 3,5 millions à 100 000
Aujourd’hui la SNCF est comme la France, à l’arrêt. Les trains n’arrivent plus en retard puisqu’ils ne partent même plus. On est passé de plus de 15.000 trains à moins de 3.000 par jour. Pour les TER, seul 18% du trafic est assuré. En plus, les rares trains qui roulent, circulent à vide ou presque. On a à peine 3.500 passagers qui montent chaque jour dans un TGV, contre un niveau habituel de 350.000 clients.
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En Île-de-France, le trafic journalier s’est totalement évaporé. On est passé de plus de 3,5 millions de voyageurs quotidiens à environ 100.000. Pour la SNCF, c’est donc une crise d’une ampleur totalement inédite. Même au pire des grèves, on n’aura jamais enregistré un tel effondrement sur une période aussi longue, car la situation ne va pas s’améliorer avant le 11 mai et quand sonnera enfin l’heure du déconfinement, le retour à la normal ne sera que très progressif.
Coronavirus A la SNCF, un plan de « cocooning » des trains sans équivalent dans son histoire https://t.co/feaD9Zcu5c
— Les Echos (@LesEchos) April 15, 2020
Car faire repartir les trains est un casse-tête. Déjà, comme pour les avions qui ne volent pas, il faut entretenir les trains qui sont stockés. Il faut les graisser, les aérer pour lutter contre l’humidité. Il faudra ensuite faire repartir les locomotives.
Jean-Pierre Farandou, le nouveau PDG de la SNCF, est mis à rude épreuve depuis sa nomination
Si le déconfinement se faisait par zones géographiques, ce serait une complication de plus, car les trains ne pourraient assurer que certaines liaisons. Si l’Île-de-France restait confinée plus longtemps, la SNCF, qui dispose d’un réseau en étoile qui part de Paris, serait incapable de vraiment redémarrer. Même si la SNCF peut reprendre partout, il faudra sans doute respecter des règles de distanciation sociale.
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Si on met les passagers à plus d’un 1,5 dans un TGV, cela veut dire qu’on roulera à moitié vide et que du coup, cela ne sera pas rentable du tout. Dans les trains régionaux ou de banlieue, cela s’annonce aussi très compliqué. Il y a tout de même 2 solutions. La première, c’est que tout le monde porte des masques et que la plupart des portes s’ouvrent automatiquement pour limiter les risques de propagation du virus.
Le #coronavirus fait entrer la #SNCF et la #RATP dans un long tunnel de trafic réduit https://t.co/wKOUyJ7N2r
— Elsa Dicharry (@dicharry_e) March 16, 2020
L’autre solution, c’est que le travail ne reprenne que par équipes alternées dans les entreprises, pour éviter que les transports en commun soient saturés. Tout cela annonce une reprise et un été relativement pourri pour la SNCF, comme pour Jean-Pierre Farandou, le nouveau patron du rail français qui depuis sa prise de fonctions a connu une grande grève et une crise sanitaire majeure.
David Barroux