Juste avant de mourir au printemps 2018, Philip Kerr a rendu son dernier manuscrit, intitulé Metropolis comme le célèbre film de Fritz Lang et ma foi, sur les 14 enquêtes de Bernie Gunther, celle-ci est sans aucun doute l’une de mes préférées.
Une immersion dans la République de Weimar et le Berlin de 1928
Nous sommes à Berlin en 1928. Sur fond d’empoignade violente entre communistes, socialistes et nazis, la ville est alors la capitale mondiale de la débauche : un marigot géant composé de prostitution, de drogues et de trafics en tous genres. Gunther est le dernier entré à la police criminelle. Il a pour chefs deux légendes vivantes : le grand patron Bernhard Weiss, qui est juif, et son bras doit Ernst Gennat, surnommé pour des raisons évidentes Gros Bouddha. Une première vague d’assassinats balaie la ville. Quatre prostituées sont massacrées dans le même quartier.
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Cela ne passionne pas les foules, hormis l’un des grands chefs de la pègre, qui se trouve être aussi le père d’une des malheureuses victimes. La deuxième vague, en revanche, a beaucoup plus d’échos : des vétérans de la Grande Guerre, souvent handicapés, sont abattus très proprement, sur les lieux de leur mendicité. Car la République de Weimar, en pleine déliquescence, ne peut subvenir à leurs besoins. Dans les deux cas, la Kripo est en première ligne. Le jeune inspecteur Bernie Gunther va pouvoir faire la preuve de son talent.
« Metropolis », un monument du polar historique
« Metropolis » est un monument du genre polar historique. L’intrigue est passionnante et déroulée sans le moindre temps mort. Tous les personnages principaux ont existé et la trame politique de fond est à la fois fascinante et terrifiante. Quant aux lieux de la nuit berlinoise, tous fermés par les Nazis en 1933, ils sont là, dans Metropolis : le cabaret des Sans Noms ou encore le Sing Sing club, qui possédait une vraie chaise électrique !
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Voilà. C’est mon cadeau de fin d’année et la garantie pour vous de quelques heures de bonheur avec Bernie Gunther, qu’on ne reverra plus. « Metropolis », ultime chef d’œuvre de Philip Kerr, vient de paraitre aux éditions du Seuil.
Bernard Poirette