Ukraine : Un chef d’orchestre tué à Kherson, la piste russe privilégiée

Yuriy Kerpatenko, qui dirigeait l’Orchestre de Chambre du Philharmonique de Kherson, a été tué le 12 octobre à la porte de son domicile. Selon plusieurs sources locales, le chef d’orchestre aurait été abattu par les services spéciaux russes.

Yuriy Kerpatenko n’a jamais caché son opposition à l’intervention russe en Ukraine

Les circonstances de la mort de Yuriy Kerpatenko sont encore assez floues. Selon plusieurs médias locaux, le musicien aurait refusé d’ouvrir la porte de son appartement à des hommes armés qui auraient, face à ce refus, tiré à travers la porte d’entrée provoquant son décès. Selon le site Kherson on line, la veille, Youriy Kerpatenko aurait déjà refusé l’accès à son logement à ces hommes qui lui auraient promis de revenir.

A lire aussi

 

Yuriy Kerpatenko dirigeait depuis des années l’orchestre de chambre Gilea qui dépend du Philharmonique de Kherson. Pourtant russophone, le chef d’orchestre n’avait jamais caché son opposition à l’intervention russe en Ukraine et en particulier la prise de Kherson le 2 mars, port du sud du pays au bord de la Mer noire et proche de la Crimée. Le territoire avait été annexé en septembre suite au référendum organisé par Moscou. Ses messages sur Facebook témoignent de son engagement contre l’invasion russe.

Yuriy Kerpatenko avait refusé que sa formation participe à un concert organisé par sa nouvelle direction

Toujours selon Kherson on line un fait précis pourrait être à l’origine de l’intervention fatale dont a été victime Yuriy Kerpatenko et qui aurait pu être perpétrée par des agents spéciaux russes. En effet, le chef d’orchestre se serait opposé à la nouvelle direction du Philharmonique de Kherson imposée par l’occupant et notamment à l’occasion de la tenue, début octobre, d’un concert censé montrer une image de « vie paisible » à Kherson. Le concert a bien eu lieu mais sans la formation dirigée par Yuriy Kerpatenko, remplacée par un quintette à cordes. Une attitude qui a pu être considérée comme un affront, voire un acte de rébellion et lui aurait donc coûté la vie.

Philippe Gault

 

Retrouvez l’actualité du Classique