« Une nuit à Londres » en compagnie d’Ophélie Gaillard

La violoncelliste et cheffe, flanquée de ses amis musiciens, nous immerge dans le Londres bouillonnant du XVIIIe siècle où se côtoient musiciens anglais et ceux issus de la diaspora italienne.

Dans les années 1730, nombre de compositeurs tentent l’aventure à Londres

En 1725, le Weekly Journal note : « La musique jouit d’une telle approbation en Angleterre que toute indifférence à son égard passe pour un manque d’éducation, si bien qu’aujourd’hui, tout un chacun dans le beau monde paraît la comprendre – ou juger nécessaire d’en donner l’impression; afin d’entretenir cette illusion, quiconque se flatte d’être soi-même un gentilhomme se doit donc de faire une apparition personnelle à Haymarket tous les soirs de représentation, s’étant préalablement drapé dans l’air de compétence que confèrent poudre et parfum… ». Dans les années 1730, nombre de compositeurs tentent en effet l’aventure à Londres, qui voit naître bien des trésors : Francesco Geminiani révolutionne l’écriture instrumentale avec son traité d’interprétation et signe une Folia ébouriffante ; son élève Charles Avison orchestre une poignée de sonates de Domenico Scarlatti ; le génial Nicola Porpora, lui, fait quelques infidélités à l’opéra sans renoncer pour autant au lyrisme caractéristique du violoncelle à travers l’un des plus beaux concertos de la période.

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Ophélie Gaillard retrouve son ensemble Pulcinella dans ce programme nocturne londonien, à la fois poétique et endiablé. Elle y rencontre Geminiani, Johann Adolph Hasse, le compositeur écossais James Oswald ou encore le grand virtuose du violoncelle Giovanni Battista Cirri. S’invitent, pour sublimer les magnifiques pages vocales de Geminiani et Haendel, les timbres de la soprano Sandrine Piau et de la mezzo Lucile Richardot. Certaines plages donnent lieu à quelques échappées solistes : citons le langoureux air d’Alcina « Credete al mio dolore », où se distingue le violoncelle d’Ophélie Gaillard, ou le « Largo » du Concerto grosso op. 3 n° 2 du même Haendel, filé par le hautbois mélancolique de Gabriel Pidoux. Gorgeous !

« A Night in London » : Ophélie Gaillard (violoncelle & direction), Sandrine Piau (soprano), Lucile Richardot (mezzo-soprano), Pulcinella (1 CD Aparté)

Jérémie Bigorie


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