Un mausolée pour Bernard Haitink

Avec ce coffret de 113 CD, Decca célèbre le partenariat immarcescible du grand chef hollandais et du Concertgebouw d’Amsterdam.

 

Bien qu’ayant fait des débuts fracassants à 27 ans en remplaçant au pied levé Carlo Maria Giulini dans le Requiem de Cherubini à la tête de l’Orchestre du Concertgebouw le 7 novembre 1956, Bernard Haitink (1929-2021) a su mener sa carrière avec beaucoup de circonspection. Sa connaissance de l’orchestre, il la doit avant tout à sa pratique d’instrumentiste (il intègre à 25 ans l’Orchestre de la Radio Néerlandaise) et à une discipline de fer.

Peu expansif au pupitre – sa gestuelle, d’une rare économie, reste un modèle de lisibilité pour les musiciens – Haitink se distingue rapidement au disque (Philips essentiellement) dans le grand répertoire postromantique, dans lequel il est si facile « d’en faire des tonnes », gravant des références indémodables. Chose rare : il excelle aussi bien dans Bruckner que dans Mahler, dont il est le deuxième chef, après Leonard Bernstein et aux côtés de Georg Solti, à se lancer dans une intégrale discographique qui fera date.

 

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Cette édition limitée réunit les enregistrements studio Philips, Decca, CBS et EMI réalisés par Haitink et le Concertgebouw – un partenariat aussi mythique et fusionnel que Karajan/Berlin, Bernstein/New York ou Szell/Cleveland. On y retrouvera l’intégralité de leurs cycles symphoniques, de Beethoven à Chostakovitch (à cheval avec le Philharmonique de Londres), en passant par Schumann, Tchaïkovsky, Dvorak, Bruckner, Brahms et Mahler.

Un coffret collector à ne pas manquer

Pour les concertos, le chef s’est assuré le concours de solistes prestigieux comme les chanteuses Lucia Popp, Carolyn Watkinson, les chanteurs Peter Schreier, Robert Holl, les pianistes Murray Perahia et Vladimir Ashkenazy (indémodables Rachmaninov), les violonistes Henryk Szeryng, Herman Krebbers, Arthur Grumiaux, Itzhak Perlman, les violoncellistes Mstislav Rostropovich et Lynn Harrell. Bref, des classiques du disques opportunément réunis en un coffret collector à ne pas manquer.

Jérémie Bigorie

 

Concertgebouworkest – Bernard Haitink – Complete Studio Recordings (Coffret Decca 113 CD)

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