Colette Maze fêtera ses 109 ans le 16 juin prochain, quelques jours avant la sortie de son 7ème disque. L’ancienne professeure de piano, qui pratique toujours 4 heures par jour, s’est confiée à l’AFP.
Plus de 8000 personnes suivent le compte Facebook de Colette Maze
Née un mois avant le début de Première Guerre mondiale et quelques mois après la mort de l’un de ses compositeurs favoris, Claude Debussy, Colette Maze ne se contente pas de jouer du piano quatre heures par jour. Elle s’apprête à sortir avant l’été son 7ème disque, 108 ans de piano, avec des morceaux de George Gershwin, Astor Piazzolla, Robert Schumann et, bien sûr, Claude Debussy.
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Dans son appartement situé au 14ème étage d’un immeuble donnant sur la Seine, Colette Maze arrive à se déplacer lentement entre les 3 pianos qui trônent dans son salon. Depuis qu’elle a atteint les 100 ans, la vieille dame est devenue la coqueluche des réseaux sociaux et des médias du monde entier (avec une page Facebook dédiée). « Elle redonne le moral aux gens, d’où son succès fou », explique son fils, le journaliste Fabrice Maze. « Elle n’a ni diabète, ni cholestérol, sa tension est normale. Elle boit du vin, mange du fromage, du chocolat… Et les gens qui ont 80, 90 ans se disent: Finalement, on n’est pas foutus ! », plaisante-t-il.
« Le piano, c’est un ami. J’ai besoin de le sentir et de l’écouter »
Née Saulnier au sein d’une famille bourgeoise à Paris, Colette Maze commence le piano à 5 ans mais ses parents s’opposent à ce qu’elle devienne pianiste professionnelle. Elle parvient toutefois à 15 ans à intégrer l’École normale de musique de Paris, où elle suit les cours de Nadia Boulanger et Alfred Cortot. Celle qui a enseigné pendant des décennies à l’École normale de musique et au Conservatoire de Bagneux est d’ailleurs dépositaire de la Méthode Cortot, enseignée avant la guerre et fondée sur des exercices de décontraction et d’assouplissement de tous les muscles. « C’est la dernière au monde à pouvoir montrer cette méthode; beaucoup de pianistes du monde viennent la voir travailler », explique son fils.
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C’est ainsi que la centenaire, qui ne souffre pas d’arthrose, a gardé la souplesse des mains. Son secret de jouvence ? « J’ai fait beaucoup de danse. Je pense que j’ai besoin de sentir mes muscles, mes abdominaux, mes cuisses, mes bras. Tout ça, ça doit être vivant« . Pourquoi Colette Maze continue-t-elle à jouer ? « Parce que c’est ma vie… Le piano, c’est un ami. J’ai besoin de le sentir et de l’écouter », dit-elle avant d’interpréter Reflets dans l’eau de Claude Debussy. « Schumann était à l’écoute de son cœur, Debussy, à l’écoute de la nature », relève-t-elle.
Philippe Gault (avec AFP)