Les concertos pour violon de Bach ont eu une signification toute particulière pour Arabella Steinbacher depuis qu’elle a entendu le Concerto en la mineur à l’âge de 4 ans – une expérience à l’origine de sa vocation de musicienne.
Le Concerto en la mineur de Bach est interprétée ici aux côtés du Concerto pour en mi majeur et du Double concerto en ré mineur, pour lequel Christoph Koncz apporte son concours. Les concertos de Bach sont encadrés par deux des pièces les plus énigmatiques d’Arvo Pärt (né en 1935) : Fratres et Spiegel im Spiegel ; la première dans la version pour violon, orchestre à cordes et percussions, la seconde dans une version pour violon et piano, avec Peter von Wienhardt.
Bach et Pärt ont peut-être des siècles d’écart, mais pour Steinbacher, ils ont une origine spirituelle et sacrée en commun, et leur musique résonne profondément en elle. L’approche de l’artiste allemande n’est pas tant d’animer Pärt que d’infléchir Bach dans une direction minimaliste, avec un jeu apaisé et fluide où le violon (ou la paire de violons dans le Concerto pour deux violons BWV 1043 aux côtés de Christoph Koncz) se fond aisément dans les textures de l’Orchestre de chambre de Stuttgart. Et cela fonctionne !
Un programme placé sous la bannière du minimalisme
L’instrument, un Guarneri, a une sonorité pleine et chaleureuse ; il tend un fil conducteur entre les mouvements lents de Bach et les résonances de Spiegel im Spiegel de Pärt qui clôt le disque. In fine, c’est la trajectoire de l’ensemble du programme qui prend une tournure hypnotique.
Jérémie Bigorie
“Bach & Pärt” : Arabella Steinbacher & Christoph Koncz (violon), Orchestre de chambre de Stuttgart (Pentatone)
Décernés chaque semaine, les Trophées Radio Classique priment un nouvel album, mis à l’honneur notamment dans l’émission « Tous Classiques » de Christian Morin.