Alexandre Kantorow complète son intégrale des Sonates pour piano de Brahms

Cet enregistrement a été réalisé à Guebwiller, commune française du Haut-Rhin, dans la nef du couvent des Dominicains où Clara Schumann donna plusieurs concerts.

Un sculpteur de sons au service s’une « symphonie déguisée »

Premier pianiste français à avoir remporté la médaille d’or du prestigieux Concours international Tchaïkovsky de Moscou en 2019, Alexandre Kantorow poursuit son partenariat fructueux avec le label Bis et avec Johannes Brahms à travers ce second et dernier volet de l’intégrale des sonates pour piano. Cet enregistrement a été réalisé à Guebwiller, commune française du Haut-Rhin, dans la nef du couvent des Dominicains où Clara Schumann donna plusieurs concerts. Le troisième grand « B » allemand compléta sa Sonate pour piano no 3 en fa mineur en 1853 à Düsseldorf. Elle parachève son cycle des sonates, tout en étant la plus accomplie des trois. Présentée à Robert Schumann en novembre de la même année, ce dernier y entendait une « symphonie déguisée » (c’est la seule œuvre que Brahms soumis à Schumann).

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Elle fait partie des œuvres de jeunesse du compositeur, le musicien ayant à peine 20 ans lors de sa composition. Elle comprend cinq mouvements. Le deuxième, tout en effusion, a été composé près d’un an avant. Quelques vers bucoliques de Sternau issus du poème Junge Liebe (Amour de jeunesse) en servent d’exergue : « Le soir tombe, la Lune brille / Ici, deux cœurs amoureux sont unis / et s’enlacent, bienheureux. » Les Quatre Ballades de 1854, inscrites dans un genre magnifié par Chopin, et l’arrangement pour la main gauche seule de la Chaconne de Bach complètent ce disque au minutage très généreux (85 minutes). Authentique sculpteur de sons, Alexandre Kantorow fait valoir une sonorité profonde, colorée, portée par un phrasé qui laisse s’évaporer dans l’air les riches harmoniques de son instrument. Moins fresque monumentale que succession de paysages sonores (au nombre de cinq), la Sonate se fait volontiers contemplative sous les doigts inspirés du pianiste que magnifie la prise du son majuscule du label suédois.

Jérémie Bigorie

 


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