Jouer du piano réduit l’anxiété et aide à affronter la dépression, bien plus qu’écouter de la musique : ce sont les conclusions d’une récente étude de l’université de Bath, en Angleterre.
Les participants ont appris des œuvres classiques, de Bach à Verdi
C’est une étude qui donne des arguments aux musicothérapeutes. Les chercheurs de l’université de Bath ont publié des résultats édifiants le 22 novembre dernier, repris par nos confrères britanniques de Classic fm. Ils voulaient évaluer « l’impact d’un apprentissage musical court sur les capacités cognitives ». Les chercheurs ont donc constitué 3 groupes de 31 adultes : pendant 11 semaines et à raison d’une heure hebdomadaire, le premier groupe a pris des leçons de piano, le deuxième a écouté de la musique et le troisième groupe a passé cette heure à lire ou étudier. Le groupe 1 a appris des œuvres classiques, comme l’Aria in F de Bach ou La Donna è mobile de Verdi. Et au bout des 11 semaines, les chercheurs ont constaté que la santé mentale – évaluée par le Depression anxiety stress scale (DASS-21) – de ce groupe s’était nettement améliorée par rapport aux autres participants. Ainsi, la pratique du piano, et de la musique en général, pourrait aider les personnes souffrant de dépression ou d’anxiété chronique, suggèrent les chercheurs.
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En jouant du piano, les participants ont aussi développé leurs capacités multisensorielles
Autre enseignement : après quelques semaines d’entraînement, les participants du groupe 1 arrivent mieux à « traiter des informations multisensorielles » que les autres. Karin Petrini, une des chercheuses, remarque que jouer au piano est une « tâche complexe » : il faut lire une partition, bouger en rythme et corriger rapidement ses erreurs. En travaillant « l’association de repères visuels et auditifs », les pianistes en herbe effectuent un entraînement multisensoriel. Une qualité qui aide à faire une multitude de tâches du quotidien, « comme conduire une voiture, chercher quelqu’un dans une foule ou regarder la télévision ». Pour le confirmer, ces chercheurs ont soumis les trois groupes à d’autres batteries de tests, avec des stimuli auditifs et visuels. Une réussite pour les néo-musiciens, plus que pour les deux autres groupes.
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Plusieurs recherches ont déjà approché le pouvoir curatif de l’apprentissage de la musique. Selon une étude espagnole de 2013, des leçons de piano pendant 4 mois peuvent diminuer les états dépressifs chez les personnes âgées. Ce potentiel n’a pas encore été découvert pour d’autres instruments, selon les chercheurs de Bath. Quant à l’écoute de la musique, elle a aussi des effets bénéfiques avérés, notamment pour les troubles autistiques.
Clément Kasser