Manifestation pour la culture : « nous sommes en train de crever ! » s’alarme Stanislas de Barbeyrac

Facebook @stanislas.debarbeyrac · Artiste

Le monde culturel et les organisations de spectacles descendront dans la rue ce jeudi 4 mars à l’occasion de rassemblements dans toute la France, un an après la mise en place de mesures de restrictions concernant leur secteur d’activité. L’association UNiSSON, qui réunit des chanteuses et chanteurs lyriques indépendants, sera mobilisée. L’un de ses porte-paroles, le ténor Stanislas de Barbeyrac, se confie à Radio Classique sur cette mobilisation et sur sa situation personnelle après une année de crise sanitaire.

Stanislas de Barbeyrac représentera l’association UNiSSON à 12h Place de la République à Paris

« La Culture est un bien commun. Elle est partout. Elle ouvre des voies, offre des perspectives, appelle à réfléchir sur soi, sur les autres, sur le monde. Elle est un espoir. Nous allons la défendre. Nous ne voulons plus d’effets d’annonce, nous voulons des engagements ! »,  tel est le mot d’ordre du collectif d’organisations du spectacle, salariés et employeurs, qui appelle à manifester demain jeudi 4 mars dans toute la France. Pour Stanislas de Barbeyrac qui représentera l’association UNiSSON à 12h Place de la République à Paris, le message principal à faire passer est que « Les artistes veulent avant tout retrouver le chemin des salles de spectacle et leur public, même avec une demi-jauge. Le streaming  est une solution, certes, mais frustrante et souvent stressante pour les musiciens et chanteurs qui n’aiment pas forcément ça ».

A lire aussi

 

Concernant les annonces que pourrait faire le gouvernement demain soir, le ténor ne se fait pas d’illusions. « On en a un peu assez des effets d’annonce et d’être obligés de s’adapter aux nouvelles mesures de restrictions sans jamais nous donner d’échéance de réouverture, même partielle » insiste-t-il et d’ajouter avec solennité « Ouvrons, parce que nous sommes en train de crever ! On a un besoin vital du direct. Le public est nécessaire et ce ne sont pas des paroles en l’air. Le direct, en public, c’est notre récompense suprême, bien avant le salaire ou la promotion professionnelle ». 

 

Stanislas de Barbeyrac : « Je n’ai pas envie de sacrifier mon métier, mon art, ma passion ! »

À titre personnel, même s’il s’estime privilégié par rapport à d’autres consœurs et confrères chanteurs, Stanislas de Barbeyrac reconnaît que cette période est extrêmement difficile à supporter et qu’il se pose beaucoup de questions. « Dans quel état serai-je quand ça va reprendre ? Comment vont réagir nos employeurs et le public qui, eux aussi, ont dû changer leur regard sur le spectacle ? À quoi est-ce que je sers et qu’est-ce que j’apporte en tant qu’artiste ? Est-ce que je vais pouvoir revivre de mon art et de ma passion ? Je n’ai pas envie de sacrifier mon métier ».

A lire aussi

 

Invité à se produire avec la soprano Ambroisine Bré lors d’un récital des Instants lyriques (Dvorak, Mozart, Massenet, Schumann, Offenbach, Rossini et Bizet), enregistré à huis clos lundi Salle Gaveau, le jeune ténor français avoue n’avoir jamais eu « autant le trac » avant une représentation et la perspective d’une réouverture des salles à plus ou moins brève échéance ne le rassure pas pour autant. « Au début on nous annonçait que la crise ne durerait que 3 à 4 mois. On a rouvert puis refermé les salles et 12 mois après on en est toujours au même point. Le grand espoir c’est le vaccin mais c’est beaucoup trop lent ». Alors pour continuer d’y croire, Stanislas de Barbayrac s’accroche à sa passion inébranlable pour son art. « Je ne sais pas faire autre chose que chanter. J’ai foi dans la musique et dans le chant ».

Philippe Gault

Retrouvez l’actualité du Classique