Le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus est l’invité du Journal du Classique, ce lundi 7 décembre, à l’occasion de son anniversaire. Il fête aujourd’hui ses 85 ans mais n’a en rien perdu de son énergie, de sa passion et redouble de projets.
« Gustav Mahler est pour moi en musique ce que Stefan Zweig était en littérature », explique Jean-Claude Casadesus
Alors que le confinement avait plongé Jean-Claude Casadesus « dans une sorte d’abîme de flemme » (pour reprendre ses propres mots), la reprise imminente de la vie musicale et la publication de son enregistrement du Chant de la Terre de Mahler lui ont redonné des ailes. Son âge ? Il ne le réalise toujours pas : « Ces années sont passées à la vitesse de l’éclair ! Depuis que j’ai pris conscience de la nécessité de la progression grâce au travail, je n’ai jamais arrêté ! » nous a-t-il confié. Ainsi ne cesse-t-il de nourrir sa créativité et de la partager, en particulier auprès des jeunes.
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« Je me suis beaucoup interrogé sur la place, la nécessité et la fonction d’un artiste dans notre société aujourd’hui. Je suis convaincu qu’elles reposent sur le partage de nos émotions et la transmission » nous dit-il, lui qui, le 18 janvier dirigera l’orchestre du Conservatoire de Paris, en concert à la Philharmonie. Parmi ses grands compagnons de vie figure Gustav Mahler : « Il est pour moi, en musique, ce que Stefan Zweig était en littérature. Il a su poser un regard nostalgique sur un passé qui aurait été heureux et nous décrire les grandes conflagrations qui ont nourri le XXème siècle ».
Jean-Claude Casadesus a confié les rênes de l’Orchestre national de Lille à Alexandre Bloch en 2016
Aussi se réjouit-il de voir, enfin, publié son enregistrement du Chant de la Terre, capté lors d’un concert donné en juin 2008 à la Basilique de Saint-Denis. Cette œuvre de Mahler est pour lui « une grande réflexion sur la condition humaine, sur la mort mais aussi sur la jeunesse, sur l’ivresse qui fait oublier les vicissitudes du quotidien ». On le retrouve donc ici à la tête de l’Orchestre national de Lille, qu’il a fondé il y a plus de quarante ans et dont il a confié les rênes, en 2016, à Alexandre Bloch, sans, pour autant rompre les liens avec ces musiciens et une région, les Hauts de France auxquels il reste très attaché. Il retrouvera l’Orchestre national de Lille au Nouveau Siècle au mois d’avril 2021 pour un concert dédié à Beethoven puis en juin à l’occasion du Lille Piano(s) Festival. L’année prochaine, ce grand voyageur, qui a dirigé dans plus de 45 pays, repartira également du côté de l’Espagne, de la Russie, du Japon et de la Chine.
Laure Mézan
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