À partir de ce jeudi 12 et jusqu’au 22 décembre, le chef d’œuvre oublié d’André Messager, inspiré d’Alfred de Musset, revient sur la scène de la Salle Favart. Un retour à l’Opéra-Comique dix ans après sa dernière représentation, déjà mise en scène par Denis Podalydès.
Le quatuor Podalydès, Langrée, Ruf et Lacroix aux manettes
Denis Podalydès pour la mise en scène, Louis Langrée à la direction musicale de l’orchestre des Champs-Élysées et du Chœur Les Éléments, les décors d’Éric Ruf et les costumes de Christian Lacroix. C’est donc la même équipe que celle qui œuvra il y a 10 ans sur la scène de la Salle Favart qui encadrera ces 6 représentations de Fortunio, l’opéra composé par André Messager sur un livret de Gaston Arman de Caillavet et Robert de Flers à partir de la pièce « Le Chandelier » d’Alfred de Musset et créé en 1907, déjà à l’Opéra-Comique. L’histoire de la femme d’un vieux notaire qui cède aux avances d’un fringant militaire. Pour détourner l’attention du mari, ils manipulent un tout jeune clerc de l’étude, Fortunio. Or Fortunio aime la dame d’un amour éperdu… Seule la distribution des chanteurs change, à l’exception du Baryton Jean-Sébastien Bou, fidèle parmi les fidèles de la troupe (il chantait également dans le Comte Ory de Rossini joué Salle Favart en 2017).
« Il y a un côté vin qui a bien vieilli, sans doute encore meilleur à boire maintenant »
Pour Denis Podalydès, l’éclectique sociétaire de la Comédie Française (depuis 2000), ce spectacle est donc un retour aux origines de son travail de metteur en scène d’opéra, 10 ans après sa 1ère création, sur la même scène de l’Opéra-Comique, de Fortunio. La comédie lyrique d’André Messager pour laquelle il éprouve une affection particulière : « J’ai un attachement à l’œuvre, un attachement au spectacle, son décor, ses costumes, à la trace qu’il a laissée (…) et en le retravaillant avec de nouveaux interprètes j’ai éprouvé encore cet d’attachement. Et puis, 10 ans plus tard, c’est aussi la capacité, à la fois de repartir de ce que l’on avait fait et de reconstruire avec de nouveaux interprètes sans avoir le sentiment de se répéter » confie-t-il. Fortunio, une œuvre également singulière et qui ne vieillit pas selon Denis Podalydès : « Elle est toute simple, toute modeste, comme l’était, je pense, Messager. Et moi j’étais très touché par le fait que Louis Langrée l’aime autant. 10 ans plus tard, il y a un côté vin qui a bien vieilli dans sa bonne bouteille et qui est toujours aussi bon à boire, sans doute encore meilleur à boire maintenant ».
Entre ces 2 Fortunio, Denis Podalydès a également mis en scène pour l’opéra Don Pasquale de Donizetti (2012), La Clémence de Titus de Mozart (2014) et Le Comte Ory de Rossini (2017).
Philippe Gault