Diversité : A Oxford, des professeurs de musique veulent s’éloigner de Mozart et Beethoven

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Selon des sources consultées par le quotidien anglais The Telegraph, des professeurs de la célèbre université d’Oxford demandent à ce que les programmes enseignés en cours de musique incluent d’avantage de diversité. Ils jugent le répertoire enseigné actuellement trop axé sur « la musique européenne blanche de la période esclavagiste ». L’université a réagi en relativisant la portée de ces allégations.

Des étudiants de couleur déclarent ressentir « une grande détresse »

Alors que l’université d’Oxford, à la demande de certains étudiants, a déjà introduit le jazz et le hip-hop dans ses programmes de cours de musique, des professeurs vont plus loin. Jugeant le répertoire actuellement étudié « trop lié avec son passé colonial » et donc « complice avec la suprématie blanche », ils souhaitent réformer leurs cours de musique pour s’éloigner du répertoire européen classique, représenté notamment par Ludwig van Beethoven ou Wolfgang Amadeus Mozart. Ils demandent même à ce que les œuvres couvrant la dernière décennie de Franz Schubert (mort en 1828) ne soient plus étudiées.

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Les enseignants concernés suggèrent également que certaines compétences musicales comme jouer du piano ou diriger un orchestre ne devraient plus être obligatoires, dans le cadre du diplôme de musique, car elles sont « structurellement centrées autour de la musique européenne blanche », causant à certains étudiants de couleur « une grande détresse ».

Le département de musique de l’université souhaite surtout plus de musiques du monde et de musique populaire dans les programmes

Toujours selon The Telegraph, les professeurs de musique à l’initiative de cette demande de réforme, proposent d’élargir les programmes d’étude à des genres « non eurocentrique » au-delà du hip-hop et du jazz, comme les musiques africaines et de la diaspora africaine, les musiques du monde ou les musiques populaires, notamment la musique pop.

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Dans un communiqué cité par le magazine Marianne, l’université d’Oxford relativise les assertions émises dans l’article du Telegraph. Selon les responsables le département de musique de l’institution « Tout en conservant, et en aucun cas en diminuant notre excellence traditionnelle dans l’analyse critique, l’histoire et l’interprétation du large éventail de la musique d’art occidentale, nous explorons des moyens d’améliorer les opportunités de nos étudiants d’étudier un plus large éventail de musique non occidentale et la musique populaire du monde entier que ce qui est actuellement proposé, ainsi que la composition musicale, la psychologie et la sociologie de la musique, l’éducation musicale, la direction et bien plus encore ». (le projet définitif de réforme des programmes sera révélé au cours de l’été prochain). Interrogé par l’agence de presse AP, Stephen Rouse, responsable des communications universitaires à Oxford, a tenu à préciser que la plupart des opinions que l’article du Telegraph a attribuées aux « professeurs » ne provenaient que d’un seul individu.

Philippe Gault

 

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