Selon les révélations d’un quotidien sud-coréen, un chef d’orchestre aurait été exécuté à Pyongyang en février sur ordre du président Kim Jong-un. Ce chef des chœurs d’un orchestre de l’armée populaire aurait été abattu de 90 balles, en public, devant les membres de l’orchestre.
Yeonmi Park a révélé cette affaire sur sa chaîne YouTube
C’est la militante des droits de l’Homme nord-coréenne Yeonmi Park, exilée en Chine, puis aux États-Unis depuis 2007 et dont l’autobiographie Je voulais juste vivre a été publiée en France (ed. Kero) en 2016, qui a révélé cette affaire dans une vidéo, sur sa chaîne YouTube, dans laquelle elle reprend les informations du grand journal sud-coréen Dong-a Ilbo (Le Quotidien d’Asie orientale).
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Dans son enquête, le quotidien raconte qu’à la suite d’un grand concert de célébration à Pyongyang le 16 février 2021, jour anniversaire de la naissance de Kim Jong-il (précédent président nord-coréen, mort en 2011), son fils, Kim Jong-un, actuel dirigeant du pays, aurait pris ombrage de la manière dont le chef d’orchestre, qui dirigeait ce jour-là le chœur militaire présent sur scène, aurait commenté le spectacle. Un des musiciens l’aurait dénoncé aux autorités car le chef d’orchestre aurait déclaré ironiquement : « Je félicite tout le monde autour de moi », alors qu’il estimait la prestation plutôt « bâclée ».
12 musiciens nord-coréens exécutés en août 2013
Ce serait donc à cause de ce commentaire jugé déplacé, une critique inadmissible au Pays du matin frais, que ce chef d’orchestre, également commandant dans l’armée populaire nord-coréenne, a été condamné à mort puis exécuté 4 jours plus tard dans des conditions inhumaines, selon la description du quotidien de Séoul. En effet, face à un peloton d’exécution composé de 3 soldats équipés de fusils automatiques AK-47, le condamné aurait été abattu de 90 balles devant les membres de son orchestre qui ont dû défiler devant sa dépouille.
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Le journaliste du Dong-a Ilbo rappelle, dans son article, qu’en août 2013, Kim Jong-un avait fait exécuter 12 membres de l’orchestre de la Voie lactée (Unhasu Orchestra). Selon les informations de l’époque, la chanteuse Hyon Song-Wol, ancienne maîtresse de Kim Jong-un, faisait partie des musiciens exécutés. Un an plus tôt le Unhasu Orchestra de Corée du Nord avait joué à Paris Salle Pleyel avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, dirigé à l’époque par le chef d’orchestre sud-coréen Myung-Whun Chung, à l’initiative de ce concert « diplomatique ».
Philippe Gault