Pascal Boniface était l’invité politique de Renaud Blanc ce vendredi 5 juillet 2019, à 8h15. Le géopolitologue a estimé sur l’antenne de Radio classique que la nouvelle présidente de la commission européenne, Ursula van der Leyen, fera « mieux » que son prédécesseur notamment parce qu’elle approuve le projet d’avion de combat futur qui est selon lui « essentiel » pour l’industrie européenne de défense.
Nominations européennes : un casting franco-allemand qui a fonctionné
« Si l’objectif est une Europe plus forte qui s’affirme davantage, je pense que cette équipe a un peu plus de qualités que la précédente » a déclaré ce matin le directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Il a soutenu que ce casting franco-allemand était un atout majeur dans l’affirmation de l’Europe sur la scène politique internationale : « On sait très bien que l’Europe ne peut pas avancer si Paris et Berlin ne sont pas sur la même longueur d’onde. Ça ne suffit pas mais c’est la condition indispensable et là ça a fonctionné » a-t-il expliqué.
« On sait très bien que l’Europe ne peut pas avancer si Paris et Berlin ne sont pas sur la même longueur d’onde. Ça ne suffit pas mais c’est la condition indispensable et là ça a fonctionné » ??@PascalBoniface #ClassiqueMatin
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Europe de la défense : un grand projet à géométrie variable
Le spécialiste des relations internationales a déclaré que le soutien d’Ursula Van der Leyen à l’avion de combat futur était « essentiel » pour l’industrie européenne de défense qui aurait été « balayée par les Américains » sans un tel projet. A propos de la faible représentation des pays d’Europe de l’Est au sein de l’exécutif européen, Pascal Boniface a déclaré : « comme ils ne participent pas à grand chose et qu’ils ne montrent pas une fibre européenne, je crois qu’il n’y a pas à le regretter ». Le géopolitologue explique notamment que les Polonais – qui préfèrent acheter des avions américains (F35) – peuvent difficilement s’intégrer dans un système de défense européen. Pascal Boniface soutient donc l’existence d' »un noyau dur » qui fassent avancer l’Europe sur ces questions :
« Les grands projets européens ne marchent jamais à 27 ou à 28. C’est avec une géométrie variable qu’il faudra faire l’Europe de la défense »
Trump : les fruits de la guerre sans la faire
« Donald Trump veut étrangler économiquement ses adversaires » a expliqué Pascal Boniface. Selon le directeur de l’IRIS, le président américain privilégie la voie économique aux moyens militaires qui sont coûteux. Pour lui, le locataire de la Maison Blanche est en rupture avec les politiques d’hégémonie libérale de ces prédécesseurs : « Donald Trump veut dominer le monde par l’imposition de sanctions économiques. » a-t-il analysé. Il ajoute : « Il ne veut pas la guerre mais les fruits de la guerre » à propos des tensions diplomatiques avec l’Iran et de la guerre commerciale avec la Chine.
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Arthur Barbaresi