La goélette scientifique Tara est rentrée ce week-end à Lorient, son port d’attache, après 6 mois de mission dans les fleuves européens.
Les scientifiques sont partis à la recherche de la source de la pollution plastique, et les premiers résultats sont édifiants. Reportage de Baptiste Gaborit.
100% des prélèvements contenaient des plastiques
Baptisée en référence au film aux dix Oscars, « Autant en emporte le vent », « Tara » a sillonné neuf fleuves, dont la Seine, la Loire, le Rhin ou encore le Tibre. Forte de ces 17.000 kilomètres parcourus, l’équipe scientifique a prélevé 2.700 échantillons, et leur première observation est alarmante : 100% des prélèvements contenaient des microplastiques !
Ecoutez la chronique de Baptiste Gaborit, « 3 minutes pour la planète »
L’équivalent d’un camion poubelle de plastique versé en mer par minute
Ces polluants sont trop petits pour être collectés dans les fleuves, ils arrivent donc en mer, où 80% des déchets sont issus de la terre.
8 millions de tonnes de déchets plastiques sont rejetés en mer chaque année, l’équivalent d’un camion poubelle de plastique par minute…
L’autre objectif de cette mission « Tara » était d’observer l’impact du plastique sur la biodiversité. L’aspect mécanique est connu : les poissons ingèrent du plastique qui se retrouve bloqué dans l’appareil digestif, mais le plastique lui-même est une éponge à polluants.
?Tara et l’équipage marin et scientifique sont de retour au port d’attache, #Lorient, aujourd’hui après 6 mois de mission #TaraMicroplastics2019 ??https://t.co/hMZshA1trV pic.twitter.com/wzyCAwHWVC
— Fondation Tara Océan (@TaraOcean_) November 23, 2019
Les premiers résultats de la mission « Tara » publiés d’ici un ou deux ans
46 scientifiques dans seize laboratoires de recherche vont travailler à partir des données récoltées par cette mission « Tara ». Ces prélèvements ont été effectués à la surface de l’eau, plus en profondeur et sur les berges.
Ils vont quantifier le plastique présent dans les fleuves européens, mais aussi déterminer son origine pour mieux combattre sa pollution. « Tara » espère publier ses premiers résultats complets dans un ou deux ans.
Béatrice Mouedine