L’U.E., l’OTAN, l’UNESCO : ces organisations tantôt rejetées, tantôt adulées

Vendredi soir, le Royaume-Uni quittera officiellement l’Union Européenne. L’occasion de s’interroger sur l’avenir de l’Ecosse et de revenir sur d’autres départs fracassants qui ont marqué l’Histoire.

Des Écossais à la fois contre le Brexit et l’indépendance

Maintes fois repoussé, le Brexit doit définitivement prendre effet vendredi 31 janvier, à minuit heure de Paris, 23 heures à Londres. Pour l’heure, l’Ecosse fait encore pleinement partie du Royaume-Uni, tout comme l’Irlande du Nord. Mais le 1er février, des villes comme Glasgow, Edimbourg ou Aberdeen seront exclues du territoire européen. Sauf que lors du référendum organisé sur le Brexit en juin 2016, une nette majorité des écossais (62%) avait voté en faveur du « Remain », soit le fait de rester dans l’Union Européenne. Ainsi, le Brexit va s’imposer à une population qui n’en veut pas. Les écossais ayant voté contre l’indépendance en 2014, il est logique qu’ils soient solidaires des décisions prises par Londres.

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Toutefois, la mise en œuvre du Brexit – surtout si elle a des conséquences économiques négatives – va peut-être faire basculer les Ecossais en faveur de l’indépendance. C’est en tout cas ce que pense et ce que souhaite la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, qui réclame le feu vert de Londres pour la tenue d’un nouveau référendum. Pour l’instant, Boris Johnson refuse, tout auréolé de son triomphe électoral du mois dernier. Mais s’il cède et si l’indépendance l’emporte, alors cette nation pourra à nouveau imaginer son avenir dans l’Union Européenne.

 

La France et l’OTAN, une relation souvent orageuse

Le départ tonitruant du Royaume-Uni de l’U.E. en rappelle d’autres. Le plus mémorable reste le retrait de la France de l’OTAN; dont elle fut pourtant l’un des pays-fondateurs. Cette décision a été prise le 7 mars 1966 par le Général de Gaulle qui a écrit au président américain de l’époque, Lyndon Johnson pour lui indiquer que la France voulait recouvrer sa pleine souveraineté militaire, au sol comme dans le ciel. Ce départ trouve son origine dès 1958, dans un désaccord entre le président français et ses homologues américain et britannique. A l’époque, le chef de l’Etat réclame une direction de l’OTAN à 3, mais Londres et Washington lui opposent un refus poli mais ferme. Il faudra attendre plus de 40 ans pour que la France réintègre l’OTAN, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, en 2007.

Donald Trump acte en 2019 un désaccord de longue date

Mais rien n’est simple entre Paris et l’Organisation militaire. Dernier exemple en date, il y a quelques mois, Emmanuel Macron a déclaré que l’Organisation du traité de l’Atlantique nord était, à ses yeux, en état de mort cérébrale. Autre départ retentissant, celui des Etats-Unis de l’UNESCO, la branche Education et Culture de l’ONU, dont le siège est à Paris. Washington avait claqué une première fois la porte en 1984 avant d’y revenir 20 ans plus tard. En 2011, les Américains suspendent leur contribution à l’UNESCO avant d’en partir définitivement l’an dernier, suivis par Israël. La décision émanait de Donald Trump, qui dénonce une mauvaise gestion de l’Organisation et qui trouve là une bonne occasion de tourner le dos à l’un des symboles mondiaux du multilatéralisme.

 

Emmanuel Faux

 

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