Les maths attirent de moins en moins les filles au lycée

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Au lycée, les mathématiques sont de moins en moins plébiscitées par les filles. L’ensemble des sociétés savantes et associations de mathématiques ont lancé une alerte la semaine dernière dans un communiqué : les inégalités filles-garçons dans les maths s’aggravent.

« L’évolution positive de ces 20 dernières années vers la parité redescend brusquement »

En terminale, 46% des filles font des maths, selon le ministère de l’Education nationale, contre 85% avant 2019 précisent les associations. En cause, la réforme du lycée qui met fin aux filières S, ES et L.  Depuis, les maths ne sont plus obligatoires à partir de la première. Ce recul inquiète les professeurs de mathématiques. Avec la réforme du lycée, ce sont 60 000 filles de plus qui abandonnent les maths en première, indique Mélanie Guenais, membre de la Société Mathématique de France. Elle déplore un retour en arrière inédit : « l’évolution positive de ces 20 dernières années vers la parité redescend brusquement à des niveaux observés lors de la dernière réforme, en 1994 ». En cause, une offre de formation réduite depuis la disparition des filières, explique Sébastien Planchenault, président de l’Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public. « Demander aux élèves de choisir dès la seconde, alors que les mathématiques ne sont pas dans le tronc commun renforce les stéréotypes », explique-t-il, ajoutant que les filles se dirigent moins vers les études en mathématiques.

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Pour l’heure, l’impact est encore limité sur les effectifs de prépa et dans les grandes écoles, mais l’enseignant alerte, la pente est glissante. « Les représentations des filles étaient déjà très fragiles », poursuit Sébastien Planchenault, qui craint qu’à très long terme, ça diminue, voire qu’elles disparaissent. « C’est dramatique », lâche-t-il. Pour redresser la barre, les associations proposent de réintroduire des mathématiques dans le tronc commun ou d’intégrer une nouvelle spécialité plus abordable. Le but : inciter les filles mais pas seulement, aujourd’hui 60% des élèves de terminale suivent un enseignement en mathématiques contre 90% avant la réforme.

Elodie Vilfrite

Ecoutez le reportage d’Elodie Vilfrite : 

 

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