« Les écoles rouvriront là où les mesures de distanciation sociale seront prises », assure Didier Guillaume

Didier Guillaume était l’invité de la matinale de Guillaume Durand ce mardi 28 avril. Le ministre de l’Agriculture a émis l’hypothèse d’un report de l’ouverture des écoles « en fonction des possibilités » qu’elles ont de respecter les mesures sanitaires. Il a appelé l’opposition à « l’unité nationale » et a affirmé que la présentation du plan de déconfinement à l’Assemblée nationale, malgré la polémique, était l’expression du « respect du parlement ».

« Les écoles rouvriront là où les mesures de distanciation seront prises », a indiqué Didier Guillaume

« S’il y a des endroits où on ne peut pas faire bouger les enfants en toute sécurité, peut-être faudra-t-il reporter ». A quelques heures de la présentation par Edouard Philippe du plan de déconfinement, Didier Guillaume, tout en affirmant « ne pas savoir ce qui va être annoncé cet après-midi », a esquissé ce que pourrait être une correction de l’objectif fixé par Emmanuel Macron de rouvrir toutes les écoles progressivement à partir du 11 mai, et sans principe de régionalisation. De la flexibilité pourrait ainsi être accordée aux élus locaux pour l’ouverture ou le maintien de la fermeture des établissements scolaires.

 

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« Aujourd’hui, les écoles vont reprendre parce qu’il y a de vraies inégalités sociales. L’idée générale, c’est que les enfants aillent à l’école et on verra bien ce qui se passera localement en fonction des possibilités », a ainsi nuancé Didier Guillaume. Tout dépendra notamment de l’augmentation possible de la capacité des transports scolaires ou du nombre de masques pour les élèves. Didier Guillaume a tenu à saluer l’implication des présidents de régions durant la crise, alors que certains, comme Hervé Morin hier sur notre antenne, regrettent de ne pas être associés au plan de déconfinement des écoliers.

 

 

« Il faut reprendre l’école, mais cela se fera en toute sécurité. Les écoles rouvriront là où les mesures de distanciation sociale seront prises », a assuré Didier Guillaume, pour qui « la priorité numéro 1 du gouvernement est la santé des Français ». Le ministre de l’Agriculture, qui a tout de même rappelé que l’objectif du déconfinement était aussi d’ordre économique.

 

L’annonce du plan de déconfinement à l’Assemblée « n’est pas une faveur », c’est « le respect du parlement »

« Le point essentiel rappelé par le président de la République et le Premier ministre, c’est rester chez vous et en même temps, il faut que l’économie fonctionne. Dans mon secteur d’activité, je suis en charge de nourrir les Français, de maintenir la chaîne alimentaire », a expliqué Didier Guillaume avant de revenir sur une de ses sorties médiatiques, interprétée comme une injonction contradictoire avec le confinement. « Evidemment, parfois les Français ont pu entendre des choses qu’ils ne comprenaient pas : restez chez vous mais aller travailler dans les champs, allez travailler dans les grandes surfaces, parce qu’il faut que les Français puissent se nourrir ».

 

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Les oppositions marquent leur désapprobation, pour l’heure, sur la forme de l’annonce du plan de déconfinement à l’Assemblée nationale par le Premier ministre, car la présentation sera suivie d’un vote, mais sans délai de réflexion. « A partir de l’article 50-1 de la Constitution, cet après-midi il va y avoir un débat à l’Assemblée nationale, qui sera suivi d’un vote absolument pas obligatoire dans la Constitution », s’est défendu le ministre de l’Agriculture. « Tout à l’heure, j’entendais l’éditorial de Guillaume Tabard : mais ce n’est pas « une faveur » faite au parlement, c’est le respect du parlement. Le Premier ministre aurait très bien pu le présenter à la TV ou ailleurs ».

 

 

A partir des directives d’Edouard Philippe, maires et préfets devront faire « du cousu main »

Les prises de positions de députés d’opposition constituent à ses yeux « plus de la posture qu’autre chose ». Didier Guillaume a invoqué le besoin de se rassembler derrière la figure du chef de l’Etat pour apaiser le débat. « L’heure est à l’unité nationale, pas à gommer la différence. L’unité nationale, c’est de se dire : on a un président de la République qui est solide, aux commandes. Il tient notre pays, notre pacte républicain. Et en même temps, il faut prendre des décisions ».

 

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Didier Guillaume a souhaité l’émergence d’une unité nationale qui limite pour un temps les critiques envers le gouvernement, avant de se fixer un objectif historique. « On pourra toujours trouver des gens qui ne sont pas d’accord. Ce qui est très important, c’est qu’à partir d’une politique nationale, le maire et le préfet vont faire du cousu main. (…) Le temps viendra des débats politiques, il y aura encore des élections. Il s’agit de la santé de nos concitoyens. L’unité nationale est indispensable. Le Conseil national de la Résistance l’avait réussi », a-t-il conclu.

 

Nicolas Gomont

 

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