La peine de mort abolie il y a 40 ans : Une exposition est consacrée à Robert Badinter

Hélène Bamberger/OpaleBridgerman

Il y a 40 ans, le 17 septembre 1981, Robert Badinter alors Garde des sceaux, s’exprimait devant l’Assemblée nationale pour présenter son texte abolissant la peine de mort en France. Un combat personnel pour Robert Badinter. Le combat d’une vie, retracé au travers de sa bibliothèque personnelle. La BNF ( Bibliothèque Nationale de France ), y consacre l’exposition « Une passion pour la justice » depuis ce mardi 14 septembre et jusqu’au 12 décembre 2021.

« J’ai l’honneur, de demander à l’Assemblée nationale, l’abolition de la peine de mort en France »

A l’été 1981, en Bretagne, Robert Badinter travaille inlassablement le texte qu’il prononcera face aux députés. Olivier Bosc, commissaire de l’exposition, confie que « lorsqu’il était en vacances chez le romancier Paul Guimard, il a amené avec lui du papier et des stylos de couleurs différentes que l’on peut voir sur ce manuscrit ». Robert Badinter est un passionné de justice et veut humaniser les condamnés. Dans son discours de 1981 il clame : « Que le crime soit le point de rencontre, le lieu géométrique du malheur humain, je le sais mieux que personne ». Entrer dans la bibliothèque de Robert Badinter c’est comprendre les origines de son combat. Il collectionne aussi des documents et des archives sur l’infanticide notamment. Selon Olivier Bosc, ce crime spécial et qui valait la peine de mort, est devenu petit à petit, quelque chose qui a été lu par la psychiatrie et la science. 

A lire aussi

 

Selon un sondage, 70 % des Français étaient contre l’abolition

Le 17 septembre 1981, Robert Badinter se présente à la tribune dans un costume bleu impeccable. Il est plus dur, plus froid qu’à son habitude. L’opinion publique est contre lui. Un sondage paraît le même jour dans Le Figaro révélant que 70 % des Français seraient contre l’abolition. Malgré une forte opposition de nombreux députés de droite, l’abolition de la peine de mort est votée par 363 députés dont des gaullistes, parmi lesquels Jacques Chirac, François Fillon et Jacques Toubon ainsi que des centristes, pour ne citer que Raymond Barre. 113 députés ont voté contre l’abolition de la peine de mort et 117 se sont abstenus.

Victoire Faure

Retrouvez le reportage de Victoire Faure 

 

Retrouvez l’actualité du Classique