Amélie de Montchalin était l’invitée politique de la matinale de Guillaume Durand ce mardi 13 avril. La ministre de la Transformation et de la Fonction publique a évoqué en longueur la suppression de l’ENA en se défendant des critiques de l’opposition accusant l’exécutif de populisme anti-élites.
Suppression de l’ENA : « Cette réforme n’est ni symbolique, ni démagogique » affirme Amélie de Montchalin
Alors que l’on se dirige vers un léger report d’une semaine des élections régionales (les 20 et 27 juin au lieu des 13 et 20 juin). et que les critiques enflent autour de la consultation des maires organisée en urgence par le gouvernement, Amélie de Montchalin regrette une opposition peu constructive des parlementaires : « les députés et les sénateurs passent leur temps à dire que nous ne consultons pas assez les acteurs de terrain, nous avons dans cette affaire suivi une méthode très simple, s’assurer que chacun prenne ses responsabilités et que le choix qui sera fait soit un choix ancré dans la réalité de celles et ceux qui doivent organiser ces élections, c’est à dire les maires ».
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Amélie de Montchalin affirme que l’ambition derrière la suppression de l’ENA est la création d’une fonction publique plus connectée : « on veut recréer un Etat efficace qui prend les choses dans le détail sur le terrain, répond rapidement aux questions des Français et prend des décisions (…) cette réforme de la haute fonction publique que nous proposons est là pour avoir des hauts fonctionnaires formés en continu tout au long de leur vie aux enjeux du 21ème siècle, que ce soit numérique, écologique ou de laïcité ». Un rapport régulier au terrain et une intersectionnalité entre les différents corps de la fonction publique est également au programme par « la mise en place d’un tronc commun pour que du magistrat, au policier, jusqu’à l’administrateur territorial il y ait des réflexes, des références communes (…) c’est essentiel que tous les fonctionnaires de notre pays aient des idées en partage (…) cette réforme n’est ni symbolique, ni démagogique ».
ENA : « 75 ans après sa création, aucune organisation du monde ne se poserait pas de questions sur sa refondation » selon Amélie de Montchalin
Selon Amélie de Montchalin, les opposants à cette réforme font preuve de peu de constructivité et leurs critiques ne sont pas en mesure de faire avancer le débat : « d’un côté vous avez des populistes réactionnaires qui sont contre tout comme Marine Le Pen ou Nicolas Dupont-Aignan, ensuite vous avez des impuissants qui n’ont rien fait mais qui sont aussi contre comme Jean-François Copé ou Christian Jacob, ceux-là vous expliquent que cette réforme est démago mais qu’en supprimant le statut de la fonction publique tout irait mieux (…) vous avez ensuite ce que j’appelle les phraseurs qui s’affichent contre mais qui proposent la même chose, comme Valérie Pécresse ».
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Amélie de Montchalin répond aux nostalgiques de l’ENA en déclarant que « 75 ans après sa création, aucune organisation du monde ne se poserait pas des questions sur sa refondation (…) l’enjeu aujourd’hui est d’attirer les meilleurs alors que le nombre de candidats aux concours d’entrée a été divisé par trois depuis 15 ans ». Elle rappelle également que le gouvernement croit dans le service public et ne tue pas un symbole de l’élitisme par populisme : « on ne décapite rien du tout, on ne supprime pas un monument, on met à jour un logiciel ».
Rémi Monti
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